Si l’annonce de la retraite anticipée de Daft Punk vous a pris de court la semaine dernière, nous vous proposons de (re)plonger dans tout un pan de l’histoire de la musique qui a ouvert la voie pour que les deux hommes casqués puissent aujourd’hui régner sur les pistes de danse du monde entier grâce à une excellente BD du journaliste David Blot (Radio Nova) et du dessinateur Mathias Cousin, « Le chant de la machine ». Sorti initialement en deux tomes (2000 et 2002), puis réédité plusieurs fois en un seul ouvrage depuis, ce livre revient sur l’histoire extraordinaire des musiques électroniques.
La première partie est une formidable rétrospective musicale des cinquante dernières années qui explique de façon limpide comment on est passé de la disco à la house et à la techno. Tout y est : les nights-clubs légendaires (le Studio 54, le Palace, le Paradise Garage, le Warehouse, l’Haçienda…), les DJs pionniers (David Mancuso, Tom Moulton, Larry Levan, Frankie Knuckles, Underground Resistance…), les morceaux cultes (de « Good Times » de Chic au « Blue Monday » de New Order , en passant par Kraftwerk, Donna Summer ou Lil’ Louis), les villes marquantes (New York, Chicago, Detroit, Manchester, Paris…), etc. Cette première partie est une lecture obligatoire pour quiconque s’intéresse un minimum à l’histoire des musiques du 20ème siècle (sans forcément être un·e fana d’électro). La seconde partie est plus originale, mais aussi peut-être plus inégale. On est par exemple moins client du chapitre un peu cliché sur les drogues synthétiques. Mais l’histoire de Stanley Rose et l’interview de Jim (deux personnages inventés par les auteurs à partir d’acteurs réels de la scène) sont d’excellentes trouvailles qui évitent justement l’hagiographie d’un mouvement qui a souvent tendance à oublier son histoire. Le tout est préfacé par Daft Punk, bien sûr.
Le chant de la machine, par David Blot et Mathias Cousin (Editions, Allia, 2016) 224 pages