En véritables amateurs de bons vins qu’ils sont, les membres de Daria sauront apprécier le compliment pour ce qu’il vaut : eux-aussi se bonifient avec le temps. Ce quatrième album « Impossible Colours » semble leur offrir une seconde naissance après dix-huit ans d’existence. Enregistré à Baltimore chez et avec J. Robbins (producteur culte qui a sculpté le son de la crème de l’underground américain : de El Guapo à Faraquet, en passant par Jets to Brazil ou Against Me!) – aux manettes et en musicien fantôme sur une grosse partie du disque – cet « Impossible Colours » nous révèle un Daria comme on ne le connaissait pas. Qui aurait parié sur ce final flamboyant à la trompette à la fin du morceau-titre ? Qui se serait douté que le quatuor pourrait rivaliser avec Mogwai dans l’orfèvrerie bruitiste (la fin sublime de « A tired hand ») ? Qui pouvait prévoir cet incroyable « Empirical Dismay » (plus de neuf minutes !) qui arracherait une larmichette au plus insensible des rockers ? Que les fans historiques de Daria se rassurent néanmoins, sur d’autres titres la bande continue de faire ce qu’elle sait faire de mieux : un maximum de bruit avec un maximum de mélodie. Daria a donc réussi à se réinventer tout en restant le même. Ce qui est généralement la marque des grands groupes.
Release Party @ Le Chabada – samedi 13 février avec Jay Robbins, Brainfreeze et Paul’s Boutique (DJ) : lechabada.com
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