Eustache

À la rencontre d’un Chabadeur

05.04.2023

En ce jeudi 16 février, le club du Chabada se vide tranquillement après la prestation énergique du quatuor Death Valley Girls. Une découverte pour la plupart des spectateurs et spectatrices présent·es même si le groupe s’est rappelé aux bons souvenirs des festivaliers du dernier Levitation.

La découverte, c’est justement ce que vient souvent chercher JP, que j’ai la chance d’interviewer ce soir. Lui et ses amis viennent chercher ici ce qu’ils ne trouvent évidemment pas dans les grandes salles de concert. Une énergie, une proximité, la convivialité d’une salle de concert capable d’accueillir des grands noms comme des groupes moins (« pas ») connus. Des groupes reconnus ou inconnus, notre élégant cinquantenaire en a vu passer au cours des 30 dernières années. C’est un fidèle parmi les fidèles de l’établissement et ceci depuis l’ouverture des lieux en 1994.

Cette passion pour la musique live, c’est le prolongement naturel de son expérience de guitariste/chanteur au sein du groupe de rock dont il a fait partie durant les années 90. Car oui, malgré une modestie et une timidité apparente, JP a lui aussi animé la scène rock locale. Avec son groupe Shaking Dolls, il fut partie prenante de cette scène angevine qui a connu ses heures de gloire au même moment que les mythiques Thugs. Il a fréquenté comme beaucoup de formations les anciens studios de la Cerclère qu’il a d’ailleurs inaugurés avec son groupe.

Si aujourd’hui il ne se produit plus, c’est avec quelques anciens camarades musiciens qu’il aime venir au Chabada et profiter de la scène mais cette fois côté spectateur.

Ce lieu, qu’il fréquente assidûment depuis plusieurs décennies, lui permet de sortir de son quotidien le temps d’une soirée et il l’admet volontiers, ici il est dans sa zone de confort. La jauge, que cela soit dans la grande salle ou dans le club, correspond plus à ses attentes d’aujourd’hui. Si l’expérience des grands spectacles ne le rebute pas, ce qu’il préfère c’est l’énergie qui se libère et se diffuse dans des espaces à taille humaine.

Lorsque l’on évoque son expérience la plus marquante dans la salle angevine, un nom surgit rapidement : General Electricks. « À chaque fois que je les vois, j’ai toujours autant de plaisir… » Dans un autre style, «  les concerts de Thylacine, Gaël Faye, EZ3kiel et Nosfell m’ont marqué pas mal aussi ». Des concerts aux sonorités africaines lui reviennent également en mémoire (Songhoy Blues, Baloji). Un éclectisme dû selon lui à son goût pour la musique bien évidemment mais surtout parce qu’il l’a lui-même pratiquée.

Cette grande diversité de goût, JP la cultive grâce à la programmation proposée année après année par les équipes de l’ADRAMA qui gère l’établissement.

Pour lui, la richesse du Chabada, c’est sa capacité à proposer régulièrement des bons plans pour aller à la rencontre de nouveaux groupes, de nouvelles expériences.

Parmi les exemples récents, Keg et son style si particulier. Une expérience qu’il a « adorée » et que la modularité du Chabada, entre grande salle et club, rend possible. Une configuration qu’il espère retrouver après le déménagement de la salle prévu dans les années à venir. Il souhaite aussi que la volonté de proposer autre chose que des têtes d’affiches perdure.

Mais quoi qu’il en soit, il y a fort à parier que vous croiserez encore longtemps JP et ses amis arpenter Le Chabada.

© Shaking Dolls en répétition aux studios de La Cerclère  

Rédaction : Arno
Arno est un ado des années 90, amateur du rock des années 60/70 et boomer selon ses propres enfants !! N’a jamais pu trancher entre les Beatles et les Stones alors a décidé d’aimer les 2. 

 

Eustache
Eustache, le Fanzine des bénévoles du Chabada, s’intéresse à celles et ceux qu’on n’entend pas forcément au Chabada. Vous ! Les usager·es de ce lieu. Spectateur·rices, passionné·es, musicien·nes amateur·rices, membres de la scène locale, ce Fanzine veut mettre en lumière tout ce qui vous fait aimer cette salle qui vient de fêter ses 30 ans.