C’est une énorme leçon que ces apprentis du savoir, des lycéens, nous ont donnée par cœur le samedi 6 mai dernier. Leçon de courage, il en faut pour oser monter sur scène, la grande, de cette institution avant d’être simple scène de concerts de tous genres de soirs, Le Chabada d’Angers.
Comme tous les ans ce même Chabada organisait « Le son des lycées ». Une aventure en partenariat avec cinq établissements de la région, soutien de ce projet. J’ai nommé, dans l’ordre de passage sur scène : Chevrollier, Le Fresne, Jean Moulin, pour Angers, Jean Bodin pour Les Ponts-de-Cé et Duplessis-Mornay pour Saumur.
Parmi tous ces musiciens, musiciennes, en herbe, certains et certaines, cela est sûr, pousseront plus loin l’aventure pour devenir des valeurs sûres de la scène musicale et locale.
L’ouverture du gala revenait à Chevrollier avec la reprise de “Quand la musique est bonne” de J.-J Goldman, la musique en effet l’était au même titre que toutes celles qui allaient s’égrener tout au long de ce début de soirée. J’échangeais quelques mots avec Mathieu (Matthieu ?) sur son jeu de guitare basse, dont il a intention de parfaire la maîtrise.
Le Fresne prenait relais, beau passage. Thomas-William compose musique et études en préparant un B.T.S d’horticulture muni de son djembé. Il me dévoilait dans quelles conditions, avec ses acolytes, ils répétaient. Par faute d’endroit réservé à cet effet, c’est dans l’amphithéâtre de leur lycée que ces futurs travailleurs de la terre s’exercent deux fois par semaine à leur passion. Thomas.-W est un habitué des lieux, il a pu y applaudir ses artistes favoris, Mansfield.TYA (duo mixte et pop) ainsi que Youv Dee (rappeur). Le Djembé passe après la charrue, ses mains sont réservées avant tout au labour.
Par trois morceaux de choix dont je ne me souviens pas des titres, on ne peut être à la fois au four et au lycée Jean Moulin. Je n’en dirais plus n’ayant pu rencontrer ni les uns, unes et autres de cet établissement sis en hauteur de coteaux de Maine, bâtisse résistante à toutes sortes de vent, même celui des instruments de ce genre. Ma mémoire ne garde que le bon souvenir d’une sonorité maîtrisée.
Jean Bodin prenait la place et la suite en ré majeur avec ses élèves, notamment, Jacob, un battant batteur, Salomé en 1ère « SVT » tout comme Marius et Anne-Laure en terminale, leurs guitares allaient assurer des reprises des groupes Rage Against the Machine (Métal U.S.A) et Måneskin, groupes favoris de leur professeur de maths, Fabrice, un soixante-huitard de naissance qui les soutenait de son jeu de basse au top et sur scène. Sa bosse mathématique reste attachée non seulement à ses élèves mais itou à sa période de jeunesse Punk. Il lui reste suffisamment de temps pour continuer de frapper avec rage les quatre cordes. Les élèves mélomanes de Jean Bodin ont à disposition une salle spécialement équipée de tout ce qu’il faut pour répéter dans les lieux de leur scolarité.
Saumur, son château et son lycée Duplessis-Mornay, assaillaient Angers s’attaquant à la muraille de sa salle musicale, muraille solide qui, entre-nous va bientôt se construire d’une « Another Brick in the Wall », le Chabada déménage sous peu, déménage au même titre que les musiques que son équipe programme.
Le son de Duplessis-Mornay. Un son 100 % composé en grande partie par un autre François (Prof’ d’anglais), mais ce dernier me l’a affirmé, tout le monde y met sa patte. Un monde assez peuplé : premièrement par Léonie, Juliette, Agnès, secondement, Emma, Louna et « terminalement », par Chloé, Amankaya, Maxime, Novella, Hugo, Talya Thibault, Lucille. Cette jeune population bénéficie de l’aide précieuse de ce François français, prénom de roi à la basse et aux racines musicales à l’accent irlandais, les deux derniers morceaux joués en avaient chopé les notes, 20 sur 20. François, français par hasard de naissance, joue « à part » dans deux formations, Fuzz You, qui répète dans un box du Rock garage et Les Baratineurs. Tout un baratin de reprises -rock of course- avec un son bien à eux via l’intermédiaire d’un clavier Farfisa (pub…Irlandais bien sûr). Associé à Francis, ils éduquent leurs lycéens hors murs d’établissement, dans un atelier de musique. Francis, un philosophe par nature et par l’Éducation Nationale, fou, doux fou de « zique et de philo », pour preuve la parution d’un ouvrage, “Rock n Philo” et une série de conférences-concerts associant « la pensée des génies à la note rock ». Francis s’improvisait batteur lors de la soirée, les baguettes ne sont pas son dada, il préfère chevaucher, fantastiquement, en donnant de sa voix tout en grattant ses six cordes folks ou électriques.
Les élèves Duplessis ont à disposition, à raison d’une heure hebdomadaire, la clé du local de vie de leur lycée pour parfaire la maîtrise de leur voix et de leurs instruments respectifs (violon, sax, gratte, clavier, flûte traversière…
Guillaume et Cyril, deux accompagnateurs-associés chabadesques étaient de cette fête. Ils accompagnent en répétition les lycéens au studio Tostaky, parfaitement équipé et tout aussi chabadesque qu’eux, chabadesque puisque mis aimablement à disposition par l’institution du son angevin. J’en viens enfin à la fin de mon baratin.
Conclusion pour Francis :
L’éducation musicale est souveraine parce que le rythme et l’harmonie ont au plus haut point le pouvoir de pénétrer dans l’âme et de la toucher fortement, apportant avec eux la grâce et la conférant. (Platon/ La République).
Vive la République et le Chabadabadoux.
ANGE
Rédaction : Gérard Prudhomme dit « Ange »
Gérard est passionné de photographie, d’écriture et il pratique également de la danse libre et du théâtre d’improvisation, sans oublier la marche et les musiques, toutes, presque, pas féru d’opéras et d’autant plus d’opérettes. Ça va pour l’instant, le Chabada ne donne pas dans le genre…