Nous avons appris avec tristesse la disparition brutale de Dominique Pasquini, dit Doumé, à l’âge de 58 ans. Doumé a été le guitariste des Noodles et surtout des Dirty Hands qui ont marqué l’histoire du rock angevin pendant les années 90. Durant plusieurs années, il a été membre du conseil d’administration de notre association et a largement contribué à l’existence du Chabada dont il est à l’origine du nom. Nos pensées vont à ses enfants et toute sa famille.
« Ça s’est passé comme ça. Un soir, nous nous sommes retrouvés dans un local de répétition de la Cerclère. Plusieurs avaient amené des bouteilles. On pensait que le vin aiderait à la créativité. Bien sûr (comme d’habitude, d’ailleurs), rien n’est venu de cette façon. C’est Doumé qui a alors remis sur le tapis le nom qu’il avançait jusque-là, pour rire, presque pour agacer. Chabada. Il prononçait ce mot à la snobinarde, comme certains disent chÂâteau. Les Chabadas (comment avait-il trouvé ça ?), c’était comme ça qu’il appelait les rennais. Méchus, lookés et connectés au ministère, aux milieux culturels. Musicalement branchés, politiquement reconnus. Bref, une image de l’institutionnalisation qui nous guettait (ça n’a pas loupé d’ailleurs). C’est comme ça, au final, que nous avons décidé d’appeler Chabada la salle que la ville, après l’avoir aménagée, devait nous confier. Et il a continué. Dans le CA de notre association, Doumé revenait toujours là-dessus. Il traquait la pente fatale de l’institution comme d’autres l’embonpoint naissant du bourgeois. Il était aussi guitariste (à l’époque, au sein des Dirty Hands). Le groupe avait de la classe, des compos élégantes auxquelles l’histoire n’a pas rendu justice (je tiens Blue Thing comme l’un des plus grands titres produits sur ce territoire). Les Noir Désir ne s’y étaient pas trompés. Doumé, fils de son père, aimait aussi le foot. Il mettait beaucoup de politique dans sa musique, à sa façon, drôle et sincère. Une crise cardiaque l’a fauché. Jusqu’alors, ce n’était pas le cœur qui lui avait manqué. Nous pensons à lui avec beaucoup d’émotion. »