Eustache

30 ans d’évolution, une retrospective de l’équipe

13.06.2024

Depuis 1994, le Chabada a tracé une route audacieuse, mêlant innovation et diversité. Découvrez l’épopée d’une institution culturelle qui ne cesse d’inspirer, racontée par celles et ceux qui ont façonné son histoire.

Une naissance sous le signe de la passion

Dans les années 1980, les musiques amplifiées cherchaient un foyer. Les bars, source de nuisances sonores, et les théâtres, peu adaptés aux concerts debout, n’étaient pas des solutions viables. La création de l’ADRAMA en 1988 a marqué le début d’une aventure collective, rassemblant plusieurs associations déterminées à créer un espace dédié. Philippe Teillet, président de l’ADRAMA, se souvient : « C’était un temps de négociations intenses avec la Ville et les mouvements musicaux pour créer un espace qui respecterait les besoins de tous. »

Le Chabada a finalement ouvert ses portes en 1994, devenant rapidement un symbole de dynamisme culturel.

Une programmation qui fait écho aux évolutions musicales

Avec l’inauguration du Chabada, une nouvelle ère musicale s’ouvre à Angers. Dès le début, l’accent a été mis sur une programmation diversifiée et de qualité. Stéphane Martin explique : « Les musiques actuelles ne cessent d’évoluer. Chaque style s’entremêle et de nouveaux genres émergent grâce aux avancées technologiques. En tant que programmateur, mon défi est de rester pertinent et d’évoluer en même temps que la musique. »

Les musiques actuelles, autrefois considérées comme un ensemble de genres bien définis se sont ramifiées grâce à l’accessibilité des outils. « Aujourd’hui, on peut facilement créer. Les musiques actuelles c’est une galaxie alors qu’avant c’était un continent » ajoute Martinez.

« La satisfaction des participants et participantes, des partenaires est notre indicateur clé de réussite »

Un soutien aux artistes locaux

Le Chabada est plus qu’une salle de concert ; il est aussi un lieu de soutien et de formation pour les artistes locaux. En 30 ans, une multitude de projets ont été menés : l’Equipe Espoir, des stages et ateliers, le programme Son des Lycées, Classe Chanson… Ces actions visent à développer les compétences artistiques et techniques des musicien·nes mais aussi à sensibiliser de nouveaux publics à la musique.

« La satisfaction des participant·es et des partenaires est notre indicateur clé de réussite, » déclare Fabrice Nau, Responsable de l’accompagnement des pratiques et action culturelle. “Mais les principales ressources que sont le temps et les budgets sont limitées ; nous cherchons alors constamment à les optimiser et les étendre lorsque c’est possible.”

Communication et relation avec le public

Avec l’évolution des technologies et des pratiques de communication, Le Chabada a su s’adapter pour rester en contact avec son public. Séverine Delalle, directrice de la communication et des relations publiques, expose : « Les supports numériques ont pris de plus en plus de place dans notre stratégie de communication. Le site internet et les réseaux sociaux sont désormais incontournables, bien que le papier reste présent. Les newsletters et les réseaux sociaux nous permettent d’échanger directement avec notre public. »

Les événements thématiques comme les « Bulles à Facette » sont largement promus via ces plateformes. « Le public grandit avec la salle, se l’est appropriée, nous avons de fidèles spectateurs et spectatrices, et de nouveaux mélomanes qui répondent présent·es à nos propositions » souligne Séverine.

« Je crois en la curiosité et l’évolution constante de la musique. Il y aura toujours des artistes prêts à repousser les frontières. »

Défis et stratégies d’avenir

Maintenir une structure aussi dynamique n’est pas sans défis, notamment financiers. Jean-Baptiste Goxe, en charge des finances et de l’administration, confie : « En 2023, nous avons enregistré notre premier déficit, dû à l’augmentation des coûts des fluides et des matières premières. Pour le futur, nous devons développer l’auto-financement et chercher d’autres sources de financement. » Il ajoute : « Les partenaires ne peuvent pas toujours augmenter leurs subventions, ce qui nous pousse à chercher des financements complémentaires et à optimiser l’utilisation de nos ressources. »

Alors que l’intelligence artificielle et d’autres technologies émergent, Le Chabada devra rester à la pointe de l’innovation. « Je suis un peu inquiet par le formatage TikTok », admet Stéphane. « Mais je crois en la curiosité et l’évolution constante de la musique. Il y aura toujours des artistes prêts à repousser les frontières. »

Conclusion

En 30 ans, le Chabada a su s’adapter et se réinventer, tout en restant fidèle à sa mission de promouvoir les musiques actuelles et de soutenir les artistes locaux. À l’avenir, Le Chabada devra relever de nouveaux défis financiers et technologiques, mais avec une équipe dévouée et passionnée, il est certain qu’il continuera à prospérer et à inspirer les générations futures.

Le Chabada  incarne l’essence même d’une institution culturelle vivante et évolutive. Que les prochaines décennies soient aussi enrichissantes et vibrantes que les trois premières, pour qu’il continue de faire résonner les musiques actuelles au cœur d’Angers.

Photo header © David Pillet
Rédaction : Lauriana Hok
« Angevine de naissance, Lauriana est passionnée de musique depuis son plus jeune âge. C’est au Chabada qu’elle assista à son premier concert et depuis, elle s’est immergée dans l’univers musical avec une curiosité insatiable. Désormais chargée de communication de métier, Lauriana met à profit sa passion et ses compétences pour soutenir cette salle de concert emblématique, contribuant ainsi à partager son amour pour la musique. »

 

Eustache
Eustache, le Fanzine des bénévoles du Chabada, s’intéresse à celles et ceux qu’on n’entend pas forcément au Chabada. Vous ! Les usager·es de ce lieu. Spectateur·rices, passionné·es, musicien·nes amateur·rices, membres de la scène locale, ce Fanzine veut mettre en lumière tout ce qui vous fait aimer cette salle bientôt trentenaire.