Vous avez peut-être remarqué que, engagé dans une démarche pour promouvoir l’égalité F/H dans le milieu des musiques actuelles, Le Chabada a adopté l’écriture inclusive dans toutes ses communications officielles. Y compris dans ces articles donc. Et nous faisons bien sûr attention à faire figurer dans ces lignes des projets portés par des musiciennes aussi souvent que possible. Mais des fois ça veut pas. Tous les super projets avec des chanteuses ou des musiciennes qu’on avait dans le viseur sortent dans les semaines qui viennent, vous n’en trouverez donc aucun dans l’article de cette quinzaine. Désolé. On va devoir se contenter de groupes avec des chromosomes XY. Mais des bons quand même, rassurez-vous. Un mâle pour un bien ?
Commençons par les Tiny Voices. Le groupe a sorti hier son premier album, précédé de deux clips. Dit comme ça, ça donne l’impression que les mecs débarquent dans le game. Mais détrompez-vous, ces types-là ont visité toutes les aires d’autoroute de France pendant plusieurs années avec leur précédent groupe, Wank For Peace, colportant la bonne parole punk-hardcore dans tous les squats de l’Hexagone (et même d’Europe). Seuls deux titres sur dix de cet « Erosion » restent sous la barre des trois minutes (quand la plupart des titres de WFP dépassaient à peine les 120 secondes), et c’est sans doute la différence majeure entre les deux groupes. Sinon vous y retrouverez les riffs mega-efficaces, les rythmiques galopantes et les chœurs de supporters. On ne change pas une équipe qui gagne.
On change radicalement d’ambiance avec Sweet Gum Tree, mené par Arno Sojo, qui a sorti le mois dernier le premier volume d’une collection de raretés et d’inédits d’une carrière de déjà presque quinze ans qui vient donc compléter les trois albums déjà disponibles. Par le passé, le songwriter ligérien a déjà travaillé sur ses disques avec des pointures internationales comme la chanteuse Isobel Campbell (Belle & Sebastian), le batteur Earl Harvin (Tindersticks) ou le guitariste Marty Willson-Piper (The Church) qu’on entend d’ailleurs sur un titre de cette compilation. C’est un bon indice pour vous faire une idée de ce que vous trouverez sur cet « Addendum I » : une pop sophistiquée et onirique, abreuvée au psychédélisme et au folk anglais des 60s/70s. Tout à fait notre cup of tea.
Allez, il n’y a peut-être que des mecs dans cet article, mais vous avouerez qu’on varie quand même les plaisirs. On passe donc de suite au heavy-glam-metal de Gorgeous, qui a sorti le mois dernier son premier album, « Alone ». Vous le trouverez sur toutes les plateformes, et il y a même un clip de « Goodbye Yesterday » pour accompagner ça. Gros riffs qui tabassent, gimmicks de claviers catchy, refrains de stade, soli de guitare qui éclaboussent et roulements de toms à 200km/h : si vous aimez votre bon vieux heavy des 80s avec le gros son d’aujourd’hui, vous êtes à la bonne adresse.
Je suis allé vérifier deux fois pour être bien sûr. Le dernier EP d’Odor date… du 13 Janvier 2023. Ce nouveau « Hybris » est sorti, lui, le 24 mars. Trois mois et une semaine plus tard, donc. Soit le MC angevin a des infos qu’on n’a pas sur la fin du monde, soit il a la dalle comme jamais. Et à écouter cette nouvelle rafale de quatre titres courts et percutants, les deux hypothèses se tiennent. Parce que l’ambiance de cet « Hybris » est plutôt à la désolation : 9’06’ ‘ de beats poisseux comme du Tricky de la grande époque, à l’atmosphère étouffante et aux flows qui filent comme s’il était déjà trop tard…
GiL est manifestement moins dans l’urgence. Le chanteur à la voix rockailleuse vient en effet de faire paraître un clip d’un morceau, « Et au loin », sorti à l’origine en septembre 2022, sur son premier EP « Lucarne ». En même temps, le bonhomme en est à sa deuxième vie musicale (après une première chez The Noodles et les Dirty Hands dans les années 90), il sait donc d’expérience que la notion de dernière chance est toute relative. Qui veut aller loin doit ménager sa monture, qu’ils·elles disaient.
Rédaction : Kalcha