Glass

04.12.2019

Chrome

Le verre, c’est fragile et dangereux à la fois. Ça casse facilement, mais ça coupe aussi méchamment. La musique de Glass, c’est un peu pareil. Sous des atours un peu froids et batcave 80s, le post-punk des Angevins s’était déjà montré beaucoup plus funky qu’il n’y paraissait. Cette fois-ci il est même parfois presque bluesy. Pas blues comme les vieux papys du Delta bien sûr. Mais blues au sens où Nick Cave, PJ Harvey ou Mark Lanegan peuvent le jouer (l’influence insidieuse de Guillaume Goubier aka Hungart Thorsen au chant du groupe ?). Et c’est justement cette intrusion presque incongrue du fer chauffé à blanc dans un bloc de glace qui fait jaillir les meilleurs moments de ce « Chrome », comme sur les hautement addictifs « The good, the bad and the outcast » et « I’m On Diet » aux riffs jubilatoires, ou bien sur « Smoke» et le chant vénéneux de David K. Alderman (Warehouse, Zenzile) qui revient ici faire quelques coucous à ses vieux potes ou encore sur le très beau « Seeds ». En résumé, du post-punk des 80s avec une bonne dose de blues grungy des 90s pour un bon disque d’aujourd’hui.