Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais nous sommes a priori officiellement plus de huit milliards d’êtres humains sur la planète depuis le début de la semaine. Et, quand on suit un peu l’actualité internationale, on peut manifestement soupçonner qu’il y a parmi nous quelques bananes. Et encore, je reste poli. Heureusement, il y a également dans le lot quelques belles âmes qui ont des choses à partager avec leurs semblables et, coup de bol, on en a quelques-unes à Angers. En voici un petit échantillon.
On parlait bananes, parlons noix de coco. Voici un titre que j’ai eu la chance d’écouter en avant-première il y a déjà des mois sur l’auto-radio d’un des membres des Loire Valley Calypsos. C’était la nuit, les basses faisaient vrombir l’habitacle, et la première chose que j’ai dite quand le morceau s’est éteint, c’est que j’étais impatient de voir une piste de danse bondée remuer en cadence sur cette pépite afro-disco-funk absolument irrésistible (je l’ai peut-être pas aussi bien dit sur le moment, j’avoue). Ça va enfin pouvoir se faire puisque « Goombay Mama » est sortie le mois dernier sur toutes les plateformes (et peut-être bientôt en vinyle collector si les cieux sont avec nous). Écoutez-moi cette bombe à fragmentation euphorique, et vous verrez que vous allez avoir envie d’organiser des fêtes chez vous juste pour le plaisir de la passer dix fois d’affilée !
Puisque j’en étais à vous dévoiler les coulisses de ma vie privée avec les stars locales, sachez que j’ai appris deux bonnes nouvelles hier matin : les trop discrets Big Wool (deux excellents albums et une petite poignée de concerts depuis 2016 !) entrent en studio ce week-end pour enregistrer leur troisième disque, et San Carol serait en plein mixage de son quatrième. J’ai bien sûr appris tout ça de la bouche de Maxime Dobosz, le chanteur des deux groupes (rappelez-vous, le champion de la com’). Bon, aucune sortie n’est annoncée avant plusieurs mois, mais ce sont quand même des bonnes nouvelles. Et en attendant, faîtes comme moi, réécoutez pour la 568ème fois ce sublime « She » tiré du premier album de Big Wool.
C’est le troisième single/clip de leur troisième album, voici « Guilty » des Blind Suns. Pas de réelle surprise, on est en terrain connu, mais comme toujours c’est terriblement bien maîtrisé : une dream-pop qui tire sur le shoegaze, comme à la belle époque de Mazzy Star, Mercury Rev ou Jesus & Mary Chain. Attendez-vous donc à une voix sucrée noyée dans des guitares dégoulinantes de reverb’. Ça donne envie de faire des câlins ? Je crois que c’est fait pour.
Admirez la transition : guitares dégoulinantes > Ça dégouline dans le cornet. L’émission-culte de Radio G! fête en effet ses trente ans d’antenne. Pour l’occasion, les animateurs historiques ont décidé de lancer leur web-radio, logiquement au nom de l’émission. Vous ne serez donc plus obligé·es d’attendre les lundis pairs pour écouter sur les 101.5 de la FM les pépites indie-rock-noise que vous dégotte l’équipe à chaque nouvelle émission. Plus de 5000 titres sont déjà en rotation et des podcasts sont diffusés chaque soir à 19h. L’occasion de réentendre un paquet de groupes locaux qui sont passés à l’émission, comme par exemple cette ultime interview radiophonique de Les Thugs, après la fin de leur No-Reform Tour en 2008. Vous devriez avoir largement de quoi tenir jusqu’aux 40 ans.
On termine avec un projet atypique. Humbros n’est peut-être pas le groupe le plus indiqué si vous ne concevez votre musique que sur le schéma couplet/refrain. En revanche, si les noms d’Aphex Twin, Fennesz, Albert Ayler ou Jim O’Rourke vous sont familiers, le duo devrait vite vous taper dans l’oreille. Leur nouveau disque, « Druidarium », vient de sortir sur le label bruxellois Matomah. Vous y trouverez onze titres qui s’amusent avec la matière sonore, tantôt en drones bourdonnants, tantôt en berceuses inquiétantes, tantôt en cliquetis psychotiques. Une BO de film d’horreur ou d’anticipation, un truc un peu flippant, mais qui fait voyager. Un truc peut-être un peu exigeant, mais que toutes les bananes du monde feraient bien mieux d’écouter, plutôt que de pourrir la vie aux autres huit milliards et quelque avec leurs conneries.
Rédaction : Kalcha
