Dans quelques jours, il faudra décider de se rendre (ou non) aux urnes pour une nouvelle élection qui risque de n’être encore pas réellement à la hauteur des enjeux de l’avenir de la planète. Après des semaines de débats acharnés entre convaincu·es et blasé·es, chacun·e se retrouvera donc à nouveau avec sa conscience, dans l’isoloir ou à la pêche, à se demander si son choix est vraiment le bon. Faîtes ce qui vous semble le plus juste, et écoutez au moins vos groupes locaux, puisqu’ils sont généralement plus forts que nos politiques pour nous mettre du baume au coeur.
Je dis ça, et en même temps, la dernière fois que j’ai voté, c’est mon chouchou qui a gagné. Mes deux chouchous, même. C’est peut-être un signe, non ? C’était pour le concours régional Clips d’Ici il y a quelques jours. Le prix du jury a été attribué à VAPA, et celui du public à Nerlov (qui en plus vient de gagner la finale régionale des Inouïs, il jouera donc au prochain festival du Printemps de Bourges). Ils sont tous deux membres de l’Équipe Espoir du Chabada. Cocorico ! On vous a déjà expliqué tout le bien qu’on pensait de l’un et de l’autre, mais les abstentionnistes du premier tour peuvent se rattraper ici et là.
On ne sait pas si Tomawok veut se présenter à un mandat local, en tout cas il a pondu un très bon clip de campagne. Le deuxième single (retrouvez le premier ici) du raggamuffin angevin, en annonce de son album « Road to wisdom » à sortir le 13 Mai prochain, est en effet une véritable ode à sa villa natale qui flattera les bas instincts de tout·e chauvin·e qui sommeille en nous. Ok, ok, en vrai, on sait bien que la réalité n’est pas aussi idyllique, mais ça fait du bien parfois d’y croire un peu.
Puisqu’on en est dans les annonces de sorties de disques, il y a un nouveau Des Lions Pour Des Lions attendu, toujours sur le label MaAuLa, pour le 17 Juin. Ça s’appellera « No(s) Border » (quasiment un manifeste politique !). Le premier single « Le Crépuscule Des Dieux » sort tout juste, et il préfigure un grand cru. Entre punk rock, no wave, free jazz et pop déglinguée, DLPDL impose encore un peu plus sa folie unique et jubilatoire : « C’est le crépuscule des dieux, mais on fera mieux qu’eux… ensemble ! » Vive la transe !
Ce n’est pas un hasard s’il est pote avec les gens de Des Lions Pour Des Lions ou de Grise Cornac dont il partage la douce folie et la poésie. Bastien Moh travaille lui aussi à un nouvel album. Un deuxième clip, justement réalisé par Quentin Chevrier (le Cornac qui va avec Grise), vient d’atterrir sur la Toile. « Tablette » rappelle les textes équilibristes du Gainsbourg première période, sur une ritournelle de ukulélé aussi obsédante qu’inquiétante, façon Danny Elfman. Tout à fait délec…table !.
Pour le coup, Villa Fantôme a déjà dévoilé son programme. Le premier album du nouveau groupe de Pierre Lebas et Emmanuel Vincentelli (respectivement chanteur et batteur historiques de La Ruda) est en effet déjà disponible sur toutes les plateformes depuis quelques jours. Comme souvent avec les grands partis, un changement de nom et un remaniement des cadres ne veulent pas nécessairement dire un changement de politique générale. Les fans du premier groupe de Pierrot et Manu retrouveront donc dans Villa Fantôme les références cinématographiques et musicales chères aux deux hommes. Cet album nous emmène dans un road-trip westernisant sur fond de rock-ska désabusé (plein de clins d’oeil au sublime « Ghost Town » des Specials). En musique comme en politique, il ne faut jamais enterrer trop vite les vieux briscards qui savent rebondir mieux que quiconque.
Pendant ce temps-là, les jeunes loups s’affûtent les crocs pour prendre le pouvoir. En attendant de s’attaquer au festival Levitation en juin prochain, Gondhawa étend ses réseaux d’influence à l’étranger. Le trio -qui a également intégré l’Équipe Espoir cette année- a ainsi sorti son premier album sur le label anglais Stolen Body Records à l’automne 2021. Il se rendra donc à la fin du mois d’Avril pour une date à Bristol sur l’Astral Festival VII et sort une live-session de deux morceaux pour les dix ans du label. Leur ethno-rock cosmique a tout pour conquérir le monde. Quelque chose nous dit qu’ils y pensent peut-être même en se rasant (même si on doute qu’ils se rasent très souvent). Moi, je vote pour, en tout cas !
Rédaction : Kalcha