Les Thugs : Never Get Older

17.11.2020

Vingt ans après leur cessation d’activité, Les Thugs refont parler d’eux. Il y a quelques semaines en effet, paraissait en librairie la biographie « Radical History », signée par le journaliste Patrick Foulhoux, qui revient sur le parcours peu commun de ce groupe qui marqua durablement la scène rock française et encore plus la scène angevine dans les années 80/90. Plutôt que d’interroger une énième fois les membres du groupe (dont deux officient aujourd’hui dans Lane) sur leur glorieux passé, nous trouvions plus intéressant de demander à de jeunes artistes angevins, dont aucun n’avait encore atteint la puberté au moment où Les Thugs raccrochèrent les crampons en 1999, ce qu’il restait du mythe pour eux en 2020. Les groupes de rock d’Angers d’aujourd’hui connaissent-ils, écoutent-ils, aiment-ils encore Les Thugs?

Stw (Limboy) :

Oui, bien sûr, c’est un groupe que j’écoute. J’ai découvert Les Thugs un peu avant leur reformation en 2008 et j’ai eu la chance d’être au dernier concert à Jean Vilar car stagiaire au Courrier de l’ouest ! Je me souviens les avoir découverts avec le morceau « Biking », et c’était une énorme claque ! C’est d’ailleurs toujours mon morceau préféré aujourd’hui. En un mot : hypnotique.

Nerlov :

Honnêtement, je ne connais pas très bien la carrière des Thugs, j’ai jamais creusé plus que ça, mais je le ferai parce que j’aime bien ce que j’ai écouté globalement. Pour ne citer que ceux-là par exemple, je trouve que « Waiting » est hyper cool et « Biking » vraiment un gros tube (c’est le batteur qui chante, donc ça rend vraiment autre chose…). Mais en vrai, j’ai surtout fait l’expérience que quand t’es d’Angers et que tu bouges faire des concerts un peu ailleurs en France, y a souvent un type pour te dire : « Angers ? Ah bah, Les Thugs !! ». En général il est pas tout jeune, et il achète toujours un truc au Merch. (rires)

Lucas (Péniche) :

On mentirait si on disait que le groupe a bercé notre jeunesse, puisqu’il s’est arrêté avant qu’on ne commence à écouter des sons et acheter des disques. Notre génération s’est plutôt construite autour de groupes comme La Ruda ou Zenzile pour rester dans la scène angevine. C’est d’ailleurs par ce biais-là qu’on a découvert Les Thugs, avec la compile « Tribute to les Thugs » en 2003, où La Ruda reprenait « Les lendemains qui chantent ». C’est donc ce titre qui nous vient à l’esprit en premier lieu quand on évoque Les Thugs. Un des rares textes en français du groupe, je crois bien ? Du coup c’est quand même bien plus tard qu’on a pu mesurer toute l’importance des Thugs, leur impact sur la scène rock en France, à l’international, un truc assez incroyable quand même. Aujourd’hui, nous, on pense surtout à L.A.N.E en fait, avec qui on a déjà pu jouer à Tours, l’an dernier.

Maxime (San Carol, Big Wool, Limboy) :

J’aime bien quelques titres parmi leurs plus mélodiques ou shoegaze, comme « I love you so » par exemple. J’écoutais un peu le groupe quand je vivais encore au Mans, mais j’avoue que lorsque je suis arrivé à Angers on m’en a un peu dégoûté avant même que je ne creuse davantage leur discographie. C’est sans doute une mauvaise raison, et j’ai tout à fait conscience de l’importance qu’ils ont pu avoir en local comme au national pour l’émergence d’une certaine idée du rock indépendant, mais j’en avais un peu marre de toujours entendre ce nom revenir en référence dès que quelqu’un tentait quelque chose. Parfois, j’ai même l’impression que ça a pu freiner certains groupes, ou les complexer sur leur véritable valeur. Une sorte d’héritage trop lourd à porter. Comme si à Angers, on ne pouvait / devait faire que du rock, et en même temps être condamné à faire forcément moins marquant que l’original.

Manu (Scuffles) :

Mon premier concert de punk-rock, c’était Les Thugs à la salle Jean Vilar d’Angers en 2008, pour leur reformation. J’y avais été amené par mes parents, amis de longue date de Thierry Méanard (le guitariste du groupe). A 11 ans, c’est le genre de choses qui marquent. Le bruit, les lumières, l’énergie intense, et évidemment les riff de « Waiting » ou de « Poison Head » qui m’auront permis quelques années plus tard d’apprendre à faire des power chords sur une guitare. Dans le genre moment fondateur d’une passion, on fait pas mieux. L’histoire se poursuit aujourd’hui car on est très amis avec Félix Sourice, le fils de PY (bassiste des Thugs), qui est notre technicien son… c’est pas grand, Angers! (rires)