Citée par Rocé, samplée par Orelsan, reprise sur scène par Rezinsky, c’est par les rappeurs français que le nom de Colette Magny est peu à peu revenu entre les oreilles des mélomanes curieux·ses. Cette figure incontournable de la chanson politique et expérimentale est pourtant décédée en 1997 dans une indifférence quasi-générale. L’an dernier, France Culture lui a rendu un très bel hommage.
La France découvre en 1962 une jolie chanson du nom de « Melocoton » par une chanteuse de 36 ans qui démarre tout juste dans le métier. Colette Magny a une voix fabuleuse, proche des chanteuses de blues américaines, et elle est parfaitement bilingue. On lui prédit donc un bel avenir. Mais c’était mal connaître l’animal. Colette Magny refuse de se laisser enfermer dans une petite case, engueule les journalistes à l’envi, joue de ses hanches généreuses pour imposer ses engagements politiques extrêmement documentés et explose les codes de la chanson en flirtant avec le free jazz. Bref, c’est une Riot grrrl avant toutes les autres, une forte tête, terroriste des mots, et elle le payera très cher. Mais 25 ans après sa mort, on la cite de plus en plus souvent en France ou à l’étranger (Thurston Moore de Sonic Youth est fan !), et ses thèmes de prédilection (féminisme, anticapitalisme, antiracisme…) sont plus que jamais d’actualité. Pour se préparer au Elles Festival qui aura lieu au Chabada fin novembre, on vous propose donc d’écouter le très bel hommage que lui rendait France Culture l’an dernier.
Voici également trois chansons de Colette Magny qu’on adore particulièrement dans son oeuvre pléthorique et qui montre toute l’étendue de son talent, du blues à la chanson expérimentale, en passant par le free funk.