« Eh ouais c’est moi Gainsbarre
On me trouve au hasard
Des night-clubs et des bars… »
Au début des années 80, Serge Gainsbourg invente Gainsbarre, un alter-ego alcoolique, provocateur, misogyne et bad boy qui finira parfois par dévorer le Gainsbourg d’avant. Pour beaucoup de gens, ce tournant coïncide avec la période la moins intéressante de sa vie. Paradoxalement, c’est pourtant la période où il deviendra le plus populaire. Trente ans après sa mort, on redécouvre enfin les merveilles que Gainsbarre planquait sous la boue. France Culture vient de consacrer une très bonne émission à son avant dernier-disque, « Love on the beat, album scandaleux ? » C’est notre #T’AsÉcouté de la semaine.
Au tournant des années 80, Gainsbourg connaît enfin le succès grâce à ses disques reggae après 30 ans d’une carrière ponctuée de succès écrits pour les autres mais d’échecs commerciaux pour ses propres disques. C’est aussi la période où Jane Birkin le quitte. Le chanteur sombre alors dans une profonde dépression, et tente de masquer ses failles derrière des provocations pas toujours de très bon goût.
On considère donc souvent ses deux derniers disques parmi les moins intéressants de sa discographie. Pourtant il y a de vraies merveilles qui se cachent dans l’album « Love on the beat » paru en 1984. Le chanteur Alex Beaupain vient d’ailleurs de réhabiliter ce disque en le reprenant dans son intégralité avec de nouveaux arrangements. Il est invité sur France Culture pour parler de son travail et du disque de Gainsbourg.
Sur des airs electro-funk new-yorkais, Gainsbarre joue alors avec les tabous de nos sociétés (inceste, homosexualité, sexualité débridée…) pour mieux détourner le regard des gens des plaies du cœur de Gainsbourg, le tout dans une maîtrise de la langue d’un classicisme absolu.
Écoutez le débat passionnant entre Alex Beaupain et le journaliste Christophe Geudin, invités de l’émission « Sans oser le demander ».
Pour le plaisir, voici trois superbes reprises de morceaux tirés de l’album « Love on the beat » par Alex Beaupain.