WILD FOX – La saison des renards

07.09.2018

« Mais non, t’inquiète, c’est pas la saison des renards… » C’est ainsi que Gérard Lanvin essaie de rassurer son pote Michel Blanc dans « Marche à l’ombre », en plein bad trip après un pétard géant. Dans un remake d’aujourd’hui, on pourrait sans doute mettre la musique de Wild Fox en fond sonore, tant la pop-garage psyché des jeunes Angevins est également hallucinogène ! Présentation de ces renards sauvages avant deux grands rendez-vous à la rentrée…

Vous êtes tous les quatre très jeunes, mais j’ai cru comprendre que vous jouez ensemble depuis assez longtemps? Comment est né le groupe?

John (batterie) : Ca fait un an et demi qu’on joue tous ensemble. Jack et moi jouions ensemble depuis longtemps, Josic et Lucas avaient un autre groupe. On a réuni un bout des deux groupes et Wild Fox est né.

Josic (guitare) : Quand chacun commençait à jouer dans les bars/concerts les plus proches, on a commencé à se croiser, à réaliser qu’on partageait pas mal de goûts musicaux. Un soir, nos groupes jouaient sur la même scène, et on a fini naturellement par jouer tous ensemble.

Qu’est-ce qui vous a amenés à la musique? Vous avez tout de suite voulu jouer ce style de musique, ou bien vous vous êtes essayés à autre chose auparavant?

Jack (guitare, chant) : On baigne tous dans la musique depuis tout petit, on a commencé par jouer du rock blues au collège et on s’est mis au garage/psyché au lycée.

Le rock psyché n’est habituellement pas le genre musical qu’on découvre tout de suite quand on a une vingtaine d’années. Quel a été votre déclic? La discothèque familiale? Des concerts? Des groupes précis?

Jack : Dès notre début de lycée on a commencé à être assez rapidement gavé par le rock mainstream, on a cherché plus loin et on a découvert une scène plus underground, comme King Gizzard, The Oh Sees… Le festival Levitation, qui a lieu à Angers, nous a aussi mis la puce à l’oreille bien sûr.

Vous avez déjà enregistré trois EPs en moins de deux ans, et chacun vous a vu faire un grand bond qualitatif. Est-ce dû simplement au fait que vous progressez sur vos instruments et/ou en composition, ou bien est-ce le résultat de remises en question et de réels choix esthétiques?

John : Notre premier EP a vu le jour au moment ou Wild Fox s’est créé, c’était plutôt une sorte de base de départ de notre musique, on découvrait nos premiers horizons, la distance de nos frontière musicales. C’était aussi un peu flou dans la mesure où nous étions en pleine découverte de styles.

Lucas (basse) : Quelques mois plus tard le deuxième est sorti, on le considère comme la suite de notre recherche, un travail un peu plus précis aussi, mais surtout le fait d’avoir exploité notre volonté d’approfondir cette recherche.

Jack : Le troisième ne traduit absolument pas notre position musicale définitive. On le considère quand même comme notre premier « véritable » EP. Un travail plus abouti, une préparation en amont faites des mois à l’avance, quelque chose de plus professionnel et plus travaillé.

« Lock », le nouveau titre que vous avez clippé récemment, laisse apercevoir un côté plus pop que vos précédents morceaux. Un truc assez anglais, dandy un peu canaille, façon Supergrass ou Arctic Monkeys. C’est quelque chose que vous voulez creusez sur le prochain EP?

Jack. Pour nous ça veut simplement dire qu’on ne veut surtout pas mettre de frontières à notre musique, on trouverait ça bien trop dommage. « Lock » est le résultats de nos goûts, de notre évolution qui ne restera pas que psyché, que garage ou encore que pop. Je pense aussi que c’est le résultat des rencontres musicales qu’on est amené à faire avec Wild Fox, on s’imprègne de tout ce qu’on entend et des groupes que l’on rencontre, je pense notamment à MNNQNS.

Lucas : Pour le prochain EP, on continue notre réflexion sur le sujet. On veut faire les choses bien, continuer à faire évoluer notre musique. On y trouvera des morceaux que l’on joue déjà sur scène mais il y aura aussi de la nouveauté évidemment.

Aujourd’hui, il semble difficile de communiquer sur la musique sans un bon clip cinématographique. Mais j’imagine que ça a un coût pour un très jeune groupe, encore à ses études? Comment vous êtes-vous débrouillés pour les vôtres?

Josic : Quand on veut on peut. On est très fans des clips cinématographiques, mettre en accord le cinéma et la musique est une idée très intéressante et que l’on souhaite vraiment exploiter. En disant « quand on veut on peut » on veut dire par là qu’on a rassemblé une équipe de 20 personnes, Ernest Bouvier et Pierre Fournier à la réalisation, une équipe technique très professionnelle avec des chefs-opérateurs, des cadreurs, un directeur post prod… Mais aussi un arrêté municipal, plusieurs partenariats, pour les solexs, la privatisation d’un super U par exemple et tout ça pour 100 euros tout rond (clopes, bières, essence). On aime travailler avec des gens de notre âge avec un esprit pro, et qui ont la même hargne que nous. Je pense notamment à Jules Ricou, notre manager qui a rejoint l’équipe il y a un an et qui est maintenant en quelque sorte la queue du renard. Ainsi que Pierrick et Félix au son. Pour ce qui est des études, on a tous arrêté, on ne s’y retrouvait pas tellement à vrai dire. (rires)

Si vous deviez résumer l’univers des Wild Fox avec la musique de 5 autres groupes, quels seraient-ils et pourquoi?

-The Black Angles : Ce sont pour nous The Doors d’aujourd’hui, ils font partie des premiers groupes à avoir fait renaître la vague psyché des années 60 tout en la remettant au goût du jour.
-Black Rebel Motorcycle Club : Pour toute l’influence rock brut, la voix éraillée bien sûr, la représentation du rock’n roll pur et aussi pour le côté sauvage.
-Fidlar : Le côté garage californien, destroy quelque part, le côté jeune branleur pour ne pas parler que de musique.
-Thee Oh Sees : La considération d’un père du garage d’aujourd’hui, il a influencé tous les groupes de garage de notre âge.
-Night Beats : Pour le son vintage, un peu dégueulasse, et pour la simplicité des compositions.

A la rentrée, vous allez jouer au Festival Levitation, puis en Octobre au Chabada en ouverture de Birth Of Joy. J’imagine que ce sont des dates importantes dans la vie d’un jeune groupe?

John : On est très heureux de pouvoir annoncer ces dates, on a vraiment hâte d’y être. Dans notre carnet des choses à faire quand on sera plus grand, il y avait en première page le Festival Levitation, et Le Chabada. Donc oui, on est vraiment ravis de faire partie de ces programmations.