Le guitariste au sourire le plus contagieux de l’Ouest croule sous les actualités en ce moment: retour de tournée américaine, enregistrement d’un nouvel album et concert à la maison le mois prochain. Ladies & Gentlemen… Alex Grenier!
Tu peux nous résumer cette tournée américaine en quelques mots?
On est partis début Février : 16 jours-12 dates, quasiment un concert par jour, quoi. On a roulé 4500km. En fait, on a presque traversé les Etats-Unis dans le sens de la hauteur car on est arrivés à Austin (grâce au jumelage avec Angers), puis on a remonté par étapes (d’abord Dallas, puis Saint Louis) jusqu’à Chicago pour revenir à Austin par la même route en refaisant des concerts dans les mêmes villes à quelques jours d’intervalle. On a par ailleurs aussi fait l’expérience de passer de +28° à -18° en quelques jours. (rires)
Comment se sont passés les concerts?
C’était cool. On revoyait des têtes lors du concert sur le chemin du retour qu’on avait croisées quelques jours plus tôt sur le chemin vers Chicago, donc ça veut plutôt dire que les gens ont apprécié puisqu’ils revenaient nous voir (rires). Je dois avouer que pour moi c’étaient vraiment les concerts à Chicago et à Saint Louis (la ville où est né le guitariste Grant Green !) qui me mettaient un peu la pression car ces villes sont le berceau des musiques que j’écoute le plus (jazz, blues…). A Saint Louis, on jouait dans un club hyper typique. Genre, on était les seuls blancs dans la salle (rires). Avant nous, il y avait des mecs qui jouaient un truc un peu comme nous, et c’étaient vraiment des gros tueurs. Du coup, quand on a commencé à jouer, on se sentait un peu observés. Puis la sauce a pris, les types sont restés regarder tout notre concert devant la scène et il y a vraiment eu une super ambiance. C’était dingue ! Les gens sont beaucoup plus démonstratifs là-bas : ça crie, ça danse, ça te prend dans ses bras, etc. Il y a une sorte de ferveur (qui est peut-être de façade parfois) qui booste à mort quand tu es sur scène. A la fin du concert, quand on remballait le matos dans la voiture, le gérant de la salle est venu me voir et m’a expliqué que les deux autres groupes de la soirée nous avaient laissé leur cachet. Ils avaient trouvé qu’on avait du mérite d’avaler tous ces kilomètres pour jouer notre musique, et ils avaient aimé notre concert. On ne savait pas quoi dire tellement on était sur le cul… Comme quoi tous nos a priori sur les Américains avec l’argent, c’est plus compliqué qu’on ne le pense parfois.
Je crois que ton prochain album est déjà enregistré?
Oui, on a fini il y a quelques jours. On a enregistré au studio Midilive à Paris, qui est en fait installé dans l’ancien studio des Disques Vogue où ont été enregistrés les plus grands disques de Françoise Hardy ou Jacques Dutronc. L’acoustique est juste incroyable et le matos à disposition était hallucinant. Je pense que c’est le disque qui va le mieux sonner de toute ma discographie. On est vraiment super fiers du résultat. A la fin de la session, l’assistant du studio nous a dit : « Quand vous m’avez dit que vous comptiez enregistrer 2 captations vidéo + 11 morceaux, mixage compris, en trois jours, j’ai cru que vous étiez complètement à l’ouest. Alors vraiment bravo ! » (rires) On a tellement bossé nos nouveaux morceaux et rodé le set aux US qu’on était super prêts. Tout est allé très vite. Le disque va être masterisé à Brooklyn et on devrait le sortir à la rentrée si tout va bien. Il s’appelle « Punching Ball ».
On en entendra sur scène lors du Jazz Day?
Oui, le samedi 30 Avril, Angers participe à l’International Jazz Day, à l’initiative de l’UNESCO. Il va y avoir une conférence, un blind-test, un mix dans plusieurs endroits de la ville et le soir on jouera au Joker’s Pub. Le set sera effectivement essentiellement construit autour des nouveaux morceaux parce que c’est ce qu’on a le plus envie de jouer en ce moment !