Death Valley Girls
À Los Angeles, ville-monde coincée entre le désert et l’océan, le rock a toujours été différent. Sur la brèche, urgent, sombre et pressé. Un truc de motards et de hors-la-loi. Avec leur nom qu’on croirait tiré d’un film de Russ Meyer, les Death Valley Girls – trois girls et un garçon – incarnent aujourd’hui, depuis quelques albums et mieux que personne ce gang de desperados angelenos ultimes. Garage et psyché, boogie et stoner, leur approche du rock’n’roll évoque la rencontre entre les Ronettes et les Cramps à un carrefour en plein désert. Une collision plutôt qu’un échange de politesses. Mélodies pop et harmonies vocales de fête de fin d’année à l’école, rythmique primitive et guitares qui rendent sourd et font peur : le grand frisson du rock, et c’est encore mieux sur scène.
Alias
Le premier album d’Alias s’appelle Jozef, avec un Z qui veut dire zozo. Car c’est un drôle de zozo que ce Français Emmanuel Alias, compositeur pour le cinéma et la télévision, intermittent au québecois Cirque du Soleil, et qui déboule aujourd’hui des Amériques avec ce disque de happy freak. Un joyau brut, kaléidoscopique et aux arêtes coupantes, de heavy blues funky et de pop psychédélique sans limites. Bruitiste et synthétique, dansant et drogué, cet album évoque à la fois les Thee Oh Sees, les Butthole Surfers, Prince et Beck de son vivant. Cathartique et horrifique, la musique d’Alias garantit sur scène des coups de chaud et des sueurs froides, mais jamais rien de tiède.