Le dancefloor comme espace de liberté et de fierté

Il y a des histoires qui se prolongent et se réinventent au fil du temps, dans un flow continu de résistance et d’affirmation de soi face à une discrimination encore bien trop présente. C’est ce qui lie la musique disco avec le voguing et les dancefloors d’aujourd’hui.

En compagnie de Patrick Thévenin, journaliste musical conseiller artistique de l’expo « disco, I’m coming out », Nikki Gorgeous Gucci et le collectif Au-delà du Club, plongeons dans l’histoire oubliée des dancefloors gays afro-américains pour émerger sur les pistes de danse safe et ball room d’aujourd’hui. Un échange qui nous rappellera combien le dancefloor est un espace festif profondément politique à investir plus que jamais.

Table-ronde animée par Juliette Cottin, journaliste à Babes Voices

Patrick Thévenin est journaliste, professeur et conférencier. Il écrit sur la culture, qu’il s’agisse de musique, d’art contemporain, de mode ou de tendances sociétales. Passé par Nova, Trax, Grazia ou i-D, il écrit régulièrement pour les magazines Les Inrockuptibles et Tsugi. Il est également le réalisateur de Contemporaine, une série de podcasts qui plonge dans l’univers créatif de jeunes artistes expérimentaux. Co-commissaire scientifique de l’exposition Disco : I’m Coming Out à la Philharmonie, il a également assuré la direction du catalogue dédié ainsi que l’écriture de nombreux textes.

Nikki Gorgeous Gucci est une figure emblématique et pionnière de la scène Ballroom en France et en Europe.
Née à Lausanne, en Suisse, dans les années 70, elle est l’une des premières personnes en Europe à avoir intégré une house américaine : la House of Mizrahi, qu’elle rejoint au début des années 90 sous la tutelle de Jack, André et Kelly Mizrahi. Après le décès de ses parents, elle rentre en France et se consacre pleinement au développement de la scène Ballroom sur le continent.
Membre fondatrice de la House of Gorgeous Gucci à l’échelle internationale, Queen Mother Nikki joue un rôle central dans la transmission des valeurs, des codes et de l’histoire de cette culture née à Harlem. Par ses performances, son mentorat et ses engagements communautaires, elle a formé toute une génération de vogeur·euses et de leaders, faisant de la Ballroom européenne un espace vibrant de résilience, de fierté queer et racisée.

Le collectif Au-delà du Club, initié par la poète, chanteuse et DJ Sarah Gamrani (alias Hawa Sarita), explore les futurs de la nuit à travers un projet transdisciplinaire mêlant poésie, photographie et fête inclusive. Né en 2020, il agit comme un laboratoire artistique pour réinventer des espaces festifs plus sûrs et responsables, notamment pour les femmes et les minorités. Il a publié un ouvrage éponyme et la revue Flashes, et organise régulièrement des événements mêlant danse, réflexion et création.