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# T’ASLU? : UNDERGROUND

On vous le répète souvent dans les # T’asVu/Lu/Écouté?, le monde de la musique regorge de personnages au destin extraordinaire, bigger than life, dont la vie quotidienne détrônerait beaucoup de romans d’aventures. C’est le cas pour bien des stars adulées, mais aussi parmi les artistes moins connus du grand public. Le scénariste Arnaud Le Gouëfflec et le dessinateur Nicolas Moog sont allés fouiller dans les limbes de la musique, du punk au jazz, en passant par la country, le gothique ou le metal, pour vous présenter dans un très beau livre une quarantaine de portraits de « rockers maudits et de grandes prêtresses du son ».

Vous y trouverez quelques noms plus familiers comme Boris Vian, Patti Smith, Cramps, Brigitte Fontaine ou Sun Ra, mais vous risquez tout de même de faire beaucoup de découvertes incroyables comme Kevin Coyne, John Fahey, Éliane Radigue ou Eugene Chadbourne. « Underground » est une véritable merveille journalistique et graphique. Hautement recommandé!

Plus d’infos et des extraits sur « Underground » sur le site de l’éditeur.

Quand ce genre de livre est réussi, on meurt d’envie à chaque page d’aller écouter les chansons évoquées. En voici une dizaine -parmi beaucoup d’autres- qu’on a adorées.

# T’AsVu? : Le Don : L’Odyssée de Johnny Cash

Johnny Cash a eu plusieurs vies. Le grand public connaît souvent mieux son retour en grâce des dernières années grâce à ses disques avec le producteur Rick Rubin et ses reprises hantées de Nine Inch Nails ou Depeche Mode. Ou bien ses disques dopés aux amphétamines des turbulentes années 60. Mais on connaît souvent moins son travail d’animateur télé au tout début des 70s (qui ne plaisait pas beaucoup au KKK) ou sa période bigote des années 70s. Un très bon documentaire revient sur la longue route de Johnny Cash, éternellement entre subversion et rédemption : « Le Don : L’Odyssée de Johnny Cash ». On y croise bien sûr les plus grands symboles de la pop culture des US : Elvis, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Ray Charles, Stevie Wonder… Et on y comprend un peu mieux un petit bout de l’Histoire de l’Amérique.

Johnny Cash a bien sûr influencé un nombre incalculable de groupes folk, grunge, cowpunk ou rockabilly. Mais il est plus étrangement devenu également une référence pour tout un tas de groupes de rap. Ci-dessous, trois exemples de l’héritage du Man In Black dans le hip hop, parmi beaucoup d’autres.

Un des chefs d’oeuvres du rap américain, le premier album de De La Soul, tire son titre « 3 Feet High And Rising » d’un morceau de Johnny Cash. On entend d’ailleurs la phrase concernée samplée à la fin du morceau « The Magic Number ».

Le personnage de Johnny Cash inspire au moins autant que sa musique.Son fantôme hante ainsi cette chanson-hommage de Sage Francis, sortie en 2004 (un an après le décès de Cash). « The smoke didn’t kill Johnny. The drink didn’t kill Johnny. The junk didn’t kill Johnny. And the women didn’t kill Johnny. Was it the road? I don’t know. Was it rock and roll? I don’t think so. But God, God, God, God, God…would never…kill…Johnny Cash »

Vous vous souvenez du « Jump Around » de House Of Pain? Everlast, le leader du groupe, a repris le « Folsom Prison Blues » de Cash dans une version taillée pour les dancefloors.

# T’ASVU? : Hype ! : L’histoire du mouvement Grunge

Le 5 avril 1994, il y a donc tout juste 27 ans, Kurt Cobain décidait de mettre un terme brutal à sa vie. En l’espace de trois ans depuis la sortie de « Nevermind », Nirvana avait en effet suscité un engouement mondial qui avait totalement dépassé ses membres, jusqu’à les transformer en jouet d’un système, contre lequel ils avaient justement décidé de monter le groupe. Deux ans plus tard, « Hype ! », un très bon documentaire réalisé par Doug Pray (à qui on devra aussi l’excellent « Scratch », sur le turntablism), revient sur ces années de folie, de la fin des années 80 jusqu’au milieu des années 90, où Seattle était devenue l’eldorado de tous les fans de rock, et où les cheveux sales et les chemises à carreaux étaient le summum du bon goût.

En toute logique, ce documentaire vous donnera envie de réécouter quelques guitares saturées de l’époque, alors on vous a fait une petite sélection plus bas pour (re)faire connaissances avec vos voisins de palier.

LA CERCLERE EN CLIP(S)

Vous avez peut-être vu passer l’info sur nos réseaux sociaux? Les locaux de répétition dits de La Cerclère fermeront définitivement leurs portes fin Avril. Quatre ans avant l’ouverture du Chabada, La Cerclère fut en 1990 le premier équipement municipal confié en gestion à l’association ADRAMA. Au cours de ces trois décennies, des centaines de groupes y passeront : Les Thugs, Dirty Hands, Casbah Club, Cut The Navel String, Hint, Soul Choc, Carc(H)arias, La Ruda, Zenzile, Bell Oeil, Les Farfadas, Sexypop, Mashiro, Nouvel R, Sweet Back, Pony Pony Run Run, Eagles Gift, The Blind Suns, San Carol, Wild Fox, Joh Berry, etc. etc.

Plus étonnant, certains y ont même tourné des clips, voire effectué des concerts en catimini. Voici donc trois exemples, parmi d’autres peut-être qui auraient échappé à notre vigilance.

En 2018, VedeTT (le groupe précédent de Nerlov), clippa dans son local un extrait de son deuxième EP, l’excellent « It Seems To Be Natural ». Il tourne toujours en boucle encore aujourd’hui.

En 2012, c’était le groupe de rap-metal Slaïdup qui y tournait des images incorporées dans le clip de « Comme à l’ancienne » pour promouvoir son EP, « Anitya ».

Pour fêter la sortie de leur excellent troisième album « Red Red » en 2011, Daria (dont Etienne et Camille Belin jouent aujourd’hui dans Lane) avait organisé un concert privé dans son local de répétition et y avait joué le disque dans son intégralité.