Archives de l’auteur : G M

LA CERCLERE EN CLIP(S)

Vous avez peut-être vu passer l’info sur nos réseaux sociaux? Les locaux de répétition dits de La Cerclère fermeront définitivement leurs portes fin Avril. Quatre ans avant l’ouverture du Chabada, La Cerclère fut en 1990 le premier équipement municipal confié en gestion à l’association ADRAMA. Au cours de ces trois décennies, des centaines de groupes y passeront : Les Thugs, Dirty Hands, Casbah Club, Cut The Navel String, Hint, Soul Choc, Carc(H)arias, La Ruda, Zenzile, Bell Oeil, Les Farfadas, Sexypop, Mashiro, Nouvel R, Sweet Back, Pony Pony Run Run, Eagles Gift, The Blind Suns, San Carol, Wild Fox, Joh Berry, etc. etc.

Plus étonnant, certains y ont même tourné des clips, voire effectué des concerts en catimini. Voici donc trois exemples, parmi d’autres peut-être qui auraient échappé à notre vigilance.

En 2018, VedeTT (le groupe précédent de Nerlov), clippa dans son local un extrait de son deuxième EP, l’excellent « It Seems To Be Natural ». Il tourne toujours en boucle encore aujourd’hui.

En 2012, c’était le groupe de rap-metal Slaïdup qui y tournait des images incorporées dans le clip de « Comme à l’ancienne » pour promouvoir son EP, « Anitya ».

Pour fêter la sortie de leur excellent troisième album « Red Red » en 2011, Daria (dont Etienne et Camille Belin jouent aujourd’hui dans Lane) avait organisé un concert privé dans son local de répétition et y avait joué le disque dans son intégralité.

# T’AsÉcouté? : Eddie Rosner, le jazzman du goulag

Ce qu’il y a aussi de passionnant dans la musique, c’est le destin de personnages extraordinaires, au sens premier du terme (« bigger than life », disent les Anglo-saxons). Et dans cette catégorie, le trompettiste de jazz Eddie Rosner est sans conteste dans le haut du panier. Nous sommes à la fin des années 1920, à Berlin. Un jeune musicien juif passionné de jazz, prénommé… Adolf, devient une star, adoubée par Louis Armstrong en personne. Pour fuir le régime nazi qui n’est pas archi-fan de cette musique « judéo-nègre », il s’enfuit en Pologne, puis en Russie où il devient une immense vedette, jouant devant des centaines de milliers de spectateurs, demandée en concert privé par Staline lui-même. Mais, en 1946, quand la victoire des Alliés se transforme en guerre froide entre les deux super-puissances, tout symbole américain -et donc le jazz- devient interdit. Eddie Rosner est alors déclaré persona non grata et envoyé au goulag pendant huit ans, où la première chose qu’on lui ordonne, c’est de former un orchestre de jazz parmi les prisonniers pour divertir le personnel pénitencier! Et ce n’est même pas la fin des aventures rocambolesques de celui qu’on surnommait le Tsar et qui avait gagné l’admiration de ses pairs américains Duke Ellington et Benny Goodman.

Toute son histoire est formidablement racontée dans deux épisodes de 30mn sur France Culture.

Et pour ceux qui veulent aller plus loin, il y a aussi « Red jazz, ou la vie extraordinaire du camarade Rosner » (chez Parangon), une très bonne biographie racontée à la première personne par Natalia Sazonova (qui intervient dans les émissions de France Culture) et un documentaire intitulé « Le Jazzman du goulag » peut-être disponible sur les plateformes de streaming. En attendant le biopic hollywoodien qui finira bien par arriver…

# T’ASLU? : FRENCH POP

Vous avez peut-être suivi hier soir le livestream de l’Equipe Espoir du Chabada? Huit groupes d’Angers qui jouent de la pop, du rap, du rock, de l’electro-pop, du shoegaze, de la new-wave… Mais vous n’avez peut-être pas remarqué un petit détail? Sur les huit chansons, six étaient chantées en français. Ça vous paraît sans doute absolument normal aujourd’hui, mais il y a dix ans encore c’était souvent un sujet de foire d’empoigne : avait-on le droit de chanter en français sans être étiqueté « chanson française » ou « rap français »?

« French Pop », une excellente BD par Hervé Bourhis et Hervé Tanquerelle, revient d’ailleurs sur cette longue évolution des artistes français -des plus cultes aux plus obscurs- qui ont oeuvré à ce que la langue de Molière puisse s’acclimater aux rythmes de musiques populaires souvent d’origine anglo-saxonne. C’est passionnant, ludique, érudit, inventif, drôle, bref, indispensable.

Plus de détail sur « French Pop » sur le site de l’éditeur.

Ci-dessous, quelques morceaux, parmi des centaines d’autres, plébiscités par les deux auteurs.

Le Printemps est Inexorable

« LE PRINTEMPS EST INEXORABLE » – PABLO NERUDA

« Le Quai est occupé depuis vendredi 12 mars 2021 de jour comme de nuit par un collectif réunissant des élèves du
Conservatoire à Rayonnement Régional d’Angers, des étudiant.e.s en formations artistiques, des artistes, technicien.ne.s et administratif.ive.s de la région.
Ce forum qui n’avait plus connu une telle effervescence depuis un an, bruisse à nouveau de débats et d’émulations artistiques.
Nous sommes solidaires avec les revendications sociales des occupant.e.s et demandons la mise en œuvre rapide de l’ouverture graduée et concertée de tous les lieux de culture pour que l’activité artistique reprenne pleinement, dans des conditions sanitaires que nous savons appliquer, afin que les publics aient de nouveau accès aux œuvres, en toute sécurité.
Tant que l’activité ne pourra pleinement reprendre, nous demandons la prolongation de l’année blanche pour les artistes et technicien.nes du spectacle ainsi qu’une considération et un soutien à tou.te.s les professionnel.le.s impacté.e.s par l’arrêt prolongé des activités culturelles (auteur.rice.s, graphistes, hôtelier.e.s, restaurateur.rice.s, prestataires de l’événementiel…).
La nouvelle génération d’artistes actuellement en formation doit pouvoir bénéficier d’un plan d’accompagnement spécifique : leur avenir doit s’éclaircir ! »
Samedi 20 mars 2021, dans le cadre de la mobilisation nationale, nous avons invité les spectateur.rice.s, professionnel.le.s de la culture, les habitant.e.s et élu.e.s locaux à témoigner de leur besoin de retrouver l’art et la culture.

Fêtons le printemps, qui, sans doute, est inexorable ! »

Thomas Jolly, et l’équipe du Quai CDN Angers Pays de la Loire
Noé Soulier, et l’équipe du CNDC – Angers
la co-direction pour l’Adrama – Le Chabada – Angers
L’association et le festival Premiers Plans – Angers
Claude-Eric Poiroux et Isabelle Tarrieux pour les Cinémas Les 400 Coups
Nathalie Béasse, Annabelle Sergent et les équipes de la Cabine / pad d’Angers
Le Théâtre du Champ de Bataille
Gurval Reto, et l’équipe du THV Saint-Barthélemy d’Anjou

# T’ASVU? : GET UP, STAND UP, L’HISTOIRE DU REGGAE

Le 2 mars dernier disparaissait Neville O’Riley Livingston, dit Bunny Wailer, le dernier membre fondateur des mythique Wailers avec Bob Marley et Peter Tosh. La musique jamaïcaine n’a cessé depuis le tout début des années 60 de s’échapper des frontières naturelles de l’île pour convertir des hordes de musiciens de couleur, de nationalité et de style différents, comme nous l’ont encore brillamment prouvé les Tourangeaux de Rod Anton & The Ligerians hier soir dans le Live Stream du Chabada. L’heure semblait donc venue de se faire un petit #T’AsVu? spécial reggae. Ci-dessous, « Get Up Stand Up, l’histoire du reggae », un excellent documentaire (même si la qualité de l’image vous ramènera à la bonne époque des VHS) de 1995, produit par Radio Nova, écrit par le journaliste Bruno Blum et mis en voix par le regretté Jean-François Bizot. Vous y verrez de rares images d’archives qui expliquent très bien comment cette musique, partie des tambours africains, a sur se métamorphoser en ska, rocksteady, reggae, dub, dancehall, hip hop, techno pour toujours renaître sous une forme inédite.

Les mauvaises langues disent souvent que le reggae, c’est toujours pareil, on vous offre donc cinq petits exemples de la diversité des musiques jamaïcaines (parmi bien d’autres). Et vous, quel est votre morceau jamaïcain préféré?