Archives de catégorie : Scène Locale
Décès de Jean-Claude Antonini
Maire d’Angers (1998-2012)
Crok-Odor-dile
On avait beaucoup aimé son Jeu de Fléchettes sorti l’an dernier. Le petit prince du rap angevin (qui doit mesurer quand même pas loin d’1,90m) a posté un titre inédit hier soir sur les réseaux sociaux. Pas un clip à proprement parler, mais l’univers sonore d’Odor est suffisamment évocateur dès les premières secondes. Et on imagine qu’on entendra encore grogner ce « Crocodile » sur scène le 5 février prochain, lors de son concert au Qu4tre de l’Université d’Angers (en partenariat avec le Chabada): https://www.lechabada.com/events/odor-tibi-x-monarch-54/
Stella est là!
Souvent, un groupe de rock ouvert à la mixité, c’est trois garçons et éventuellement une fille à la basse. Mouais… Peut mieux faire. Stella, c’est donc deux filles et deux garçons (le Joker à la guitare, et un batteur qui fait ce qu’on lui dit de faire, à savoir taper comme un turc). La quatuor aime en effet le bon vieux rock tendu, celui qu’on joue fort, avec des mélodies qui se sifflotent pendant des jours. Leur premier morceau à écouter ci-dessous en est un parfait exemple.
Il se susurre également que Stella sera à l’affiche d’une grosse soirée (déjà complète) la semaine prochaine au Chabada… On dit ça, on dit rien.
Des Lions Pour Des Lions voient rouge
Nouveau clip farfelu et efficace (un peu comme leur musique donc) pour Des Lions Pour Des Lions où Babette a troqué le vert contre le rouge, plus proche de l’énergie brûlante dégagée par le quatuor. « T’es oùùùù? » chante-t-elle en boucle… Vous je sais pas, mais nous on sera à la soirée Sors Tes Covers (déjà complète, sorry!) où il se murmure que Des Lions participeraient cette année… Mais chut!
The Blind Suns en Trans!
Si vous allez faire la fête aux Transmusicales de Rennes en fin de semaine, n’oubliez surtout pas d’aller applaudir la dream-pop de The Blind Suns qui joueront le jeudi 6 Décembre dans l’après-midi à l’Etage: https://www.lestrans.com/fiche-artiste/the-blind-suns/
Les autres, rabattez-vous sur leur nouveau clip, réalisé à partir d’images prises lors de leur dernière tournée aux Etats-Unis (le trio a même fait l’Asie depuis, on ne les arrêtera plus!).
BROKEN COLORS : VIVE LA TRANSE LIBRE !
Depuis quelques années, la scène jazz internationale s’est offert une sacrée cure de jouvence, en allant piocher dans toutes les autres esthétiques. Le phénomène n’a pas épargné Angers, qui n’a jamais compté autant de jeunes jazzmen aventureux. Broken Colors fait partie de cette famille. Nous avons rencontré Jean-Sébastien (saxophoniste et compositeur) et Béranger (batteur) avant leur concert au Chabada, dans le cadre de la Jazz Week au côté d’Alex Grenier et Tesao le mercredi 21 Novembre.
Pouvez-vous revenir sur les débuts du groupe ?
Béranger : Le groupe existe depuis environ deux ans. Mais on se connaît tous depuis déjà pas mal de temps. Les gars se sont rencontrés au conservatoire dans la section jazz. On s’est croisés souvent sur des scènes, à jouer ensemble, et je connaissais le travail de compositeur de Jean-Sé. Donc quand il m’a demandé de rejoindre le groupe qu’il montait, je lui ai répondu : « Ca fera sûrement pas un rond, mais j’en suis ! » (rires)
Jean-Sébastien : En fait, l’histoire a démarré parce que le festival Bouche à Oreille à Bouchemaine m’a donné une carte blanche. Ca m’a mis un coup de pied aux fesses. J’avais quelques compos de prêtes. J’ai vite cherché des musiciens pour les jouer, puis j’ai écrit d’autres compos pour tenir un set entier. J’ai dû terminer de tout composer deux semaines avant le début du festival… J’ai trouvé le nom du groupe en pensant aux techniques de certains peintres qui balancent de la peinture sur la toile pour la mélanger. Je trouvais que ça collait bien à notre musique.
Tu es le seul compositeur dans le groupe ?
J-S : Pour l’instant, oui. Mais il n’y a rien de figé en ce qui me concerne.
B : Jusqu’à présent, Jean-Sé est arrivé avec des compos, qu’on réarrange en groupe. Ca marche bien comme ça. Ca aide aussi à avoir une sorte d’unité, de cohérence artistique. Pourtant, on compose tous, chacun de notre côté, pour des projets annexes. François (Collet) à la guitare compose par exemple pour son propre trio jazz, et il dit souvent qu’il aurait peur de composer inconsciemment à la manière de Jean-Sé s’il écrivait des choses pour Broken Colors.
Votre musique est très libre, touche-à-tout. Comme celle de Frank Zappa, une de vos grandes influences ?
J-S : On ne veut rien s’interdire. Le but étant de s’amuser. J’essaie toujours de faire des compos différentes les unes des autres, de créer des surprises dans ces compos, qui vont faire qu’elles ne sont pas ennuyeuses à jouer pour nous, ni ennuyeuses à écouter pour le public. Je peux partir sur un thème assez calypso, et le faire déraper soudainement sur autre chose. On veut que ça reste fun, pas trop tomber dans la démonstration technique. On cherche toujours un peu la transe, on veut que les gens s’amusent !
B : On fait partie d’une génération qui s’est fait sa culture musicale avec Internet. Donc avec une multitude de choses à écouter en trois clics : du jazz, du rap, du metal, de la pop, de l’electro, du blues… Ca ouvre des tas de possibilités. Mais c’est vrai que lorsque j’ai découvert le travail de Zappa, ça a été une grosse claque. J’ai vu qu’on pouvait faire le lien entre toutes ces musiques, justement. Que tout était permis. La liberté totale !
J-S : Et les genres musicaux évoluent eux-aussi en même temps que les musiciens qui les jouent. Le jazz d’aujourd’hui ne correspond sans doute plus à la définition qu’on en donnait au milieu de 20ème siècle. Reste l’improvisation qui en est la colonne vertébrale. Mais les groupes d’aujourd’hui ne jouent plus seulement les standards, ils s’ouvrent aux autres esthétiques. Des gens comme le saxophoniste Shabaka Hutchings par exemple puisent dans les musiques de transe comme l’afro-beat et le spiritual jazz. Ca parle aux corps des gens, ça les fait danser. Ca fait moins peur qu’une musique qu’on pensait compliquée et réservée à une certaine catégorie de personnes.
B : Ou bien Kamasi Washington, qui a commencé par bosser avec des rappeurs comme Snoop Dogg. Aujourd’hui, il fait des clips super fun, tout le monde veut bosser avec lui ! Il aide à donner une autre image du jazz.
Vous sortez d’un travail avec un ingénieur du son reconnu ?
Béranger : Oui, on vient d’intégrer le dispositif d’accompagnement de Trempolino à Nantes. Ca nous a permis de travailler plusieurs jours avec l’ingénieur du son Maïkol Seminatore, qui est connu pour son travail avec des gens assez installés dans le jazz d’aujourd’hui en France comme Thomas de Pourquery, Edward Perraud, Julien Lourau. Concrètement, ça nous a permis de prendre du temps pour réfléchir à notre son. Choisir tel micro plutôt qu’un autre, etc. Quand tu enregistres en studio, tu as rarement le temps de réfléchir à ces détails. Là, on a pu passer une matinée à tester des choses pour faire sonner au mieux la contrebasse par exemple. Donc c’est hyper enrichissant !
Ce travail est censé préparer votre prochain disque ?
B : Oui. Il devrait sortir dans le courant de l’année prochaine, on n’est pas encore tous d’accord sur la stratégie à suivre pour la date de sortie ! (rires)
J-S : Notre premier maxi était un enregistrement de notre troisième ou quatrième concert. C’est arrivé très tôt dans l’histoire du groupe parce qu’il nous fallait un peu de matière pour exister. Pour celui-ci, je pense qu’on peut prendre notre temps. Quitte à sortir les morceaux un par un avec des clips au fil des mois pour assurer une actualité constante, puis sortir le disque entier à la fin. On l’enregistre quoi qu’il arrive fin décembre. Ensuite on verra…
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A Tchao Doume 1960 – 2018
Nous avons appris avec tristesse la disparition brutale de Dominique Pasquini, dit Doumé, à l’âge de 58 ans. Doumé a été le guitariste des Noodles et surtout des Dirty Hands qui ont marqué l’histoire du rock angevin pendant les années 90. Durant plusieurs années, il a été membre du conseil d’administration de notre association et a largement contribué à l’existence du Chabada dont il est à l’origine du nom. Nos pensées vont à ses enfants et toute sa famille.
« Ça s’est passé comme ça. Un soir, nous nous sommes retrouvés dans un local de répétition de la Cerclère. Plusieurs avaient amené des bouteilles. On pensait que le vin aiderait à la créativité. Bien sûr (comme d’habitude, d’ailleurs), rien n’est venu de cette façon. C’est Doumé qui a alors remis sur le tapis le nom qu’il avançait jusque-là, pour rire, presque pour agacer. Chabada. Il prononçait ce mot à la snobinarde, comme certains disent chÂâteau. Les Chabadas (comment avait-il trouvé ça ?), c’était comme ça qu’il appelait les rennais. Méchus, lookés et connectés au ministère, aux milieux culturels. Musicalement branchés, politiquement reconnus. Bref, une image de l’institutionnalisation qui nous guettait (ça n’a pas loupé d’ailleurs). C’est comme ça, au final, que nous avons décidé d’appeler Chabada la salle que la ville, après l’avoir aménagée, devait nous confier. Et il a continué. Dans le CA de notre association, Doumé revenait toujours là-dessus. Il traquait la pente fatale de l’institution comme d’autres l’embonpoint naissant du bourgeois. Il était aussi guitariste (à l’époque, au sein des Dirty Hands). Le groupe avait de la classe, des compos élégantes auxquelles l’histoire n’a pas rendu justice (je tiens Blue Thing comme l’un des plus grands titres produits sur ce territoire). Les Noir Désir ne s’y étaient pas trompés. Doumé, fils de son père, aimait aussi le foot. Il mettait beaucoup de politique dans sa musique, à sa façon, drôle et sincère. Une crise cardiaque l’a fauché. Jusqu’alors, ce n’était pas le cœur qui lui avait manqué. Nous pensons à lui avec beaucoup d’émotion. »
Rezinsky – Mal Poli
Le rappeur Pepso Stavinsky et le beatmaker RezO, qui font depuis quelques années parler d’eux sous le nom commun de Rezinsky, sortent leur premier long format officiel ce vendredi 22 Juin. Le duo a pris son temps, s’essayant sur plusieurs EPs auparavant, expérimentant des choses, mutant en même temps que le rap de ces dernières années. Au final, ce « Mal Poli » leur ressemble : érudit et provocateur, sensible et vulgaire, timide et fanfaron. Dans la lignée historique de TTC>Odezenne>Lomepal, Rezinsky met ses tripes sur la table et fait le tri sous vos yeux. Relations amoureuses qui font souffrir, plans cul d’un soir, soirées défonce entre potes ou cynisme sur l’hypocrisie de la société actuelle, tout est là. Pepso rappe, beugle, chuchote tandis que RezO tripote ses beats et son sampler comme un obsédé. Boom bap, trap, deep house, r’n’b, grime, kuduro et autres sont passés à la moulinette, jusqu’à faire naître des compositions étranges mais hautement addictives comme ce génial « Nuages », étrange mix de hip-house et de cloud-rap qui fait roucouler Nerlov (VedeTT) et Camille (Després), ou comme cet orgasmique « 213 » complètement ouf, ou encore la salace et inquiétante « Méchante Maman » avec Cheeko et Odor en très grande verve en renfort derrière le micro. Les temps forts de ce disque ne manquent donc pas (« Benjiskhan », « Chat Noir », « Eléphant », « Vegan », « NTM », « Deltaplane » et bien d’autres). A écouter à donf, les fenêtres ouvertes, la tête haute. Rezinshit, ma gueule!
Liens d’écoute : https://modulor.lnk.to/Malpoli
(Re-)Lisez notre interview de Rezinsky ici: https://www.lechabada.com/rezinsky-retour-vers-le-futur/
Tomawok ou Yakari?
Que les fans de reggae/raggamuffin se réjouissent, Tomawok annonce un nouvel EP, « Eek A Wok », pour le 5 octobre prochain (et une carte blanche au Chabada dans la foulée – le samedi 6 octobre, save the date !). Le fast-toaster angevin vient même de poster un premier extrait, « Indian Squaw », dans un clip animé (en guise d’hommage au célèbre petit Sioux Yakari?). De quoi commencer à réviser votre déhanché…