La nouvelle va bientôt tourner comme un handspinner dans les cours de récré : Les Frères Casquette sont de retour ! Sam et Max Casquette reviennent à la fin de l’année avec un troisième spectacle/album hip hop pour faire danser et réfléchir petits et grands. On a rencontré David Lorphelin alias Sam Casquette (que les adultes connaissent mieux sous le pseudo Equanim dans le groupe Nouvel R).
Votre nouvel album est presque prêt. Tu peux nous en dire quelques mots ?
Oui, ça devrait sortir début 2018, et la tournée du nouveau spectacle démarre cet hiver. C’est le premier disque des Frères Casquette nouvelle formule, vu qu’à la sortie du deuxième album Ben aka Max Casquette a dû faire un choix professionnel qui ne lui permettait plus d’assurer les concerts. On a donc du trouver un remplaçant pour la fin de la tournée, et aujourd’hui c’est Bentham qui a repris la casquette de Max. Du coup, pour l’écriture du disque, je me suis retrouvé seul, Bentham préférant pour l’instant se concentrer sur son rôle d’interprète. Au départ, Les Frères Casquette, c’était une idée à moi, mais j’en avais tout de suite parlé à Ben, qui était MC dans Nouvel R avec moi, et qui bossait lui aussi dans l’animation à l’époque. Notre écriture fonctionnait beaucoup en ping pong entre nous. Là, j’ai donc dû/pu prendre plus de temps pour développer mon univers, mes thèmes, même si paradoxalement l’expérience des concerts avec des enfants t’apprend vite à synthétiser, à éviter les bavardages inutiles. C’est un public hyper exigeant, qui comprend vite si tu ne le calcules pas (et qui n’aura aucun scrupule à te saborder ton spectacle! rires). Pour ce disque, on a également travaillé pour la première fois avec un réalisateur/arrangeur sur Bordeaux, qui a beaucoup enrichi nos instrumentaux en faisant jouer des musiciens sur certaines parties.
Musicalement, c’est assez différent aussi ?
Oui, le disque sonne moins boom bap des années 90s que le précédent spectacle, qu’on avait conçu comme une sorte d’hommage à l’âge d’or du hip hop avec plein de clins d’œil à cette culture. Là, il y a toujours quelques morceaux dans cet esprit-là parce que c’est quand même notre point de départ artistique à tous, mais on a pris un virage plus synthétique, plus électronique. Plus actuel sans doute. On n’a pas été juste qu’à utiliser de l’autotune (rires) –même si on chante davantage que par le passé- mais plusieurs instrumentaux sonnent comme des trucs d’afro-trap actuels. On est plutôt contents du résultat.
Paradoxalement, j’ai l’impression que le fait d’écrire pour les enfants vous donne plus de liberté que lorsque vous écrivez en direction des adultes, comme si tous les thèmes étaient abordables, sans tabou ?
C’est clair ! On fait bien entendu attention au vocabulaire qu’on utilise pour éviter les gros mots, les trucs comme ça, mais sinon dans les thèmes abordés, c’est beaucoup plus ouvert que dans nos disques de Nouvel R par exemple. On peut tout autant aborder des sujets drôles que des sujets complexes, tout en gardant une certaine innocence. Par exemple, dans ce nouvel album, on a fait des chansons sur la mort d’un animal de compagnie ou bien l’arrivée d’un petit frère dans la famille. Et finalement, à travers ces petites tranches de vie anodines, on explore des choses qui touchent à la solitude, au deuil, à la jalousie, au sens de la vie. Ce n’est pas toujours facile à traiter dans un texte pour les adultes sans plomber l’ambiance… (rires)
Les Frères Casquette joueront leur nouveau spectacle au Chabada en février 2018.