TRÉMOLOS SUR LE DESTROY

04.09.2024

Que vous le vouliez ou non, vous n’avez pas pu échapper aux meilleurs moments des cérémonies d’ouverture et de clôture des JO de Paris 2024 pendant cette coupure estivale. Vous connaissez donc désormais tous et toutes le groupe de metal Gojira, dont la prestation révolutionnaire, accrochés à la façade de la Conciergerie de Paris, aux côtés de la chanteuse lyrique Marina Viotti, a manifestement marqué les esprits dans le monde entier. Spotify nous apprend même que les écoutes du groupe sur la plateforme ont bondi dans la foulée de 282% en France et de 129% en dehors… Diantre ! On avait dit trémolos sur le destroy ! Heureusement qu’ils étaient déjà passés au Chabada en 2006 parce qu’on n’est pas sûr que tout le monde rentrerait aujourd’hui… Pareil pour Philippe Katerine dont les premiers concerts au Chabada ont eu lieu dans le club devant une poignée de fans. Ou encore Angèle. C’est qu’en 30 ans, il en est passé des artistes dans votre salle préférée. Plus de 4000 si vous voulez tout savoir. Dont probablement quelques centaines de groupes locaux. Celles et ceux ci-dessous y ont déjà joué, ou vont le faire sous peu.

Avec 22 passages en 30 ans, Lo’Jo ne détient même pas le record du Chabada, mais s’assure néanmoins une place sur le podium. Surtout que le groupe angevin, malgré ses quatre décennies au compteur, continue de creuser son sillon. Son nouvel album, « Feuilles Fauves », paraît à la fin du mois, et les Lo’Jo fêteront ça sous les dorures du Grand Théâtre à Angers. En attendant, vous pouvez déguster sans modération ce deuxième single, récemment sorti, qui montre que la poésie du groupe glisse sur les années sans jamais perdre de sa beauté.

© Roberta Pracchia

En première partie de ce concert de Lo’Jo, vous pourrez applaudir le set solo de Béranger Vantomme. Le batteur a sorti cet été deux versions d’un même morceau, l’une assez courte en mode single avec son pote Erdeven, et l’autre tout en longueur (voir ci-dessous) qui nous plonge dans une torpeur tribale phénoménale. On a hâte d’enfin vivre ça sur scène ! Vous pourrez également voir et entendre Béranger à la batterie du génial Erdeven Spiritual Ensemble au Quatre ce 26 septembre, dans le cadre des pré-festivités pour les 30 ans du Chabada. C’est gratuit, et tout le monde ne pourra probablement pas entrer, il ne faudra donc pas arriver tard. Conseil d’ami !

Eux-aussi ont un nom qui résonne à Angers depuis un bail. Rendez-vous compte, les Daria ont commencé à faire hurler leurs amplis il y a plus de 20 ans. Après une parenthèse enchantée de quelques années avec LANE aux côtés d’anciens Les Thugs et d’un futur Fragile, les deux frères Belin ont motivé Arnaud, leur batteur historique, et embarqué Pee-Why, le bassiste de LANE/Les Thugs, pour relancer leur premier groupe. Ça donnera donc un nouvel album, « Fall Not », à sortir sur le label Nineteen Something en novembre prochain (avec bien sûr un passage au Chabada début 2025 pour fêter ça avec les copains·ines). Et si l’en en croit le premier single paru au début de l’été, Daria aime toujours autant les mélodies déchirées, et les déluges de guitares… Tant mieux !

© carmen lbt

Lui en revanche, son nom est (pour le moment) beaucoup trop rare. CoolKoude vient pourtant de sortir un premier album solo, damant même la priorité à son vieux compère et ami des Dogs For Friends, le beau Chahu (qui vient quand même faire un coucou sur le disque). Et honnêtement, si vous aimez la pop bien fraîche, juste ce qu’il faut de mélancolique et évanescent, tout en restant dansant, vous ne devez absolument pas passer à côté de cet « Inférieur Trois ». Personnellement, j’ai écouté ça tout l’été, et une des missions de la rentrée va être de faire du lobbying auprès des hautes instances du Chabada pour organiser un concert au plus vite (Hautes instances, si tu me lis, et je sais que tu me lis, on en reparle très vite !)…

Pas sûr non plus que vous ayez souvent croisé le nom d’Estim. Le jeune rappeur est un peu à contre-courant de la mode actuelle, mais on imagine sans mal que ça lui en touche une sans faire bouger l’autre. Loin des poses habituelles du genre, le jeune homme crache sans pudeur ses tripes dans son post-rap, dans un exercice qu’on imagine cathartique, pour ne pas dire thérapeutique. On sent néanmoins que, malgré les cris de douleurs, le bonhomme fait attention aux moindres détails, de la production super fouillée de ce nouveau single à son clip très cinématographique. Tout ça prend donc du temps, et ça explique sans doute qu’Estim sorte des morceaux au compte-goutte. Une expérience frontale.

Frontal, c’est aussi un adjectif qui convient bien à Arcania. Car il n’y a pas que Daria que reprend du service, le groupe de metal angevin annonce aussi un nouvel album dix ans après le précédent (et 25 ans après sa création). Qu’on se rassure, à l’écoute de leur deuxième single tout juste paru, le gang n’a absolument rien perdu de son mordant. Ce « Lost Generation » contient tout ce qui fait que le metal est devenu un genre ultra populaire dans le monde entier (jusqu’à la façade de la Conciergerie de Paris donc) : une rythmique martiale, des guitares chirurgicales, un chant puissant mais mélodique, et une production énooooorme ! On réserve la façade du Grand Théâtre pour les 30 ans du Chabada ?

Rédaction : Kalcha