BASCULINITE

16.10.2025

Après des dizaines de biopics souvent plus ou moins ratés sur des légendes de la musique, Hollywood semble être pris d’une nouvelle fièvre -a priori plus créatrice- qui le pousse à se focaliser sur des moments bien précis, où tout bascule soudainement dans la vie ou la carrière d’un artiste. L’an dernier, « Un parfait inconnu » revenait ainsi avec brio sur le moment où Bob Dylan électrifiait son folk en 1965 au grand dam de ses fans les plus conservateurs. Et vous verrez bientôt au cinéma Les 400 Coups le film « Deliver Me from Nowhere » qui s’attarde sur l’écriture du fabuleux « Nebraska » de Bruce Springsteen, disque minimaliste et crépusculaire de 1982 où le Boss semble fuir la célébrité et le succès qui s’offraient alors à lui. Et c’est effectivement souvent ces moments de bascule fondateurs qui restent dans l’Histoire, ce sont eux qui illustrent le mieux le génie de tel·le ou tel·le artiste, même s’ils ont pu parfois paraître anecdotiques lorsqu’ils ont été vécus. Comptez donc sur nous pour garder l’œil ouvert sur nos artistes locaux, afin de ne rien louper de ce qui pourrait plus tard entrer dans la légende. Et, qui sait, ça commence peut-être ci-dessous ?

On ne sait pas si Oda. connaît le fameux disque « Nebraska » de Bruce Springsteen, mais la musique du duo y fait pourtant parfois étrangement écho. On y retrouve par exemple la même sensation de peu et de tout à la fois. Peu de notes ou d’éléments marquants, mais sans jamais avoir le sentiment qu’il manque quelque chose au final. Less is more. « What’s in my head », leur tout nouveau single sorti le jour-même de leur beau concert au Chabada en première partie de Grise Cornac au début de ce mois, ne fait pas exception à la règle et offre une nouvelle perle folk-pop très joliment mise en dessins par Marion Legoff. Pour celles et ceux qui voudraient vite les revoir sur scène, Oda. sera en mini-concert gratuit à la Ménitré ce samedi 25 Octobre.

© Titouan Bouiller

C’est l’heure du deuxième album pour Villa Fantôme. Pour celles et ceux qui auraient loupé un chapitre, Villa Fantôme, c’est le nouveau groupe du chanteur Pierre Lebas et du batteur Emmanuel Vincentelli, quand les tournées de festivals de La Ruda leur laissent un peu de temps dans leurs agendas. Si ce « Seconde Zone » vous rappellera donc forcément un peu leur premier groupe, Villa Fantôme explore une facette plus pop anglaise de leurs influences, très marquées début 80s (Madness, Housemartins, Fun Boy Three, etc.). Et donc, sans surprises, c’est bourré de tubes qui vous restent dans le crâne. NB : Le groupe sera en première partie de Cachemire en février prochain au Chabada.

Le premier album de Hyper Jacuzzi sortira en février également. Le trio vient d’en dévoiler un nouvel extrait, avec le pianiste italien Fabrizio Rat en guest star. S’il est effectivement bien sombre, « Dark Tech » est beaucoup moins techno que ce que son titre pouvait laisser croire (et ce avec quoi certains autres morceaux d’Hyper Jacuzzi flirtent volontiers). Ou alors une techno darkwave façon Boy Harsher ou Sierra. L’explosion après la très longue intro du morceau est en tout cas jubilatoire et devrait faire des victimes en concert.

© Simon Jourdan

On vous a avoué dans notre précédent article être lamentablement passé à côté du premier EP du Coline Linder Trio. Sorti au début de l’été, « Embrasez-moi » voit donc l’ex-Titi Zaro poursuivre sur cinq chansons ses pérégrinations poétiques autour du monde, entourée de deux fidèles compagnons. Le trio invente un nouvel idiome, qui pioche autant dans le blues que le fado, dans le folklore slave que les expérimentations de Laurie Anderson. Coline Linder présentera cet étonnant trio le 18 novembre prochain pendant le Elles Festival, avec un concert à la Galerie David D’Angers.

Premier single clippé issu du deuxième EP du groupe Stockholm, « La Nuit » devrait séduire les fans d’un certain rock torturé chanté en français (Luke, Saez…). Le quatuor n’a en effet pas grand chose à envier à ses célèbres prédécesseurs, montrant en cinq morceaux efficaces l’étendue de ses ambitions. NB : Cet EP est disponible en streaming et en support physique (CD et vinyle). Et vu sa jolie pochette, ce n’est pas un détail.

© Franck Potvin

Ces derniers temps, on ne crache pas sur les bonnes nouvelles. Et visiblement Les Frères Casquette sont comme nous. Mais comme ils sont plus philosophes, ils ont réussi à en faire une chanson efficace. Le trio hip hop pour les enfants invite ainsi à profiter dans ce « Good News » des moindres occasions de se réjouir dans la vie quotidienne, et c’est vrai qu’il y en a pas mal quand on les écoute. Constater que ce nouveau single réussit encore à faire bouger les têtes des parents et celles des enfants en cadence en est une autre. « Benef’ ! »

Rédaction : Kalcha