©François Legrand / FLF Films

BRUITS DE SAISON

23.03.2022

Depuis quelques jours, c’est le printemps. À l’heure où l’on écrit ces lignes, il fait même grand soleil, et c’est a priori prévu que ça dure au moins la semaine. C’est con, mais dans le contexte actuel où tout semble ne vouloir aller que de mal en pis, on a envie de se raccrocher à cette petite étincelle de vie. Parce que le printemps, c’est l’espoir, c’est la lumière, c’est la vibration des corps. (Et bientôt le retour des BBQ.) Petit tour de l’actualité locale musicale printanière.

On démarre pourtant avec un petit bout d’hiver qui ne voulait pas mourir. Initialement programmée le 21 Janvier dernier et reportée pour cause d’interdiction de concerts, l’affiche Lowpkin + Scenius se tiendra enfin la semaine prochaine, le 30 Mars, au Joker’s. Enfin, on vous dit ça, mais ce n’est pas sûr qu’il reste beaucoup de tickets à vendre. Si les deux formations sont récentes, leurs membres ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils ont même une longue histoire en commun, puisque le bassiste de Lowpkin et le chanteur de Scenius ont partagé pas mal de scènes ensemble dans les années 1990/2000 sous les bannières de The Drift ou de Kyu… Il devrait donc y avoir de l’ancien·ne combattant·e du rock angevin dans la salle. Mais qu’on se rassure, les deux groupes ont toujours autant envie d’en découdre. Vous pouvez toujours aller (re)lire ce qu’on disait de leurs excellentes premières sorties, ici pour le trio post-dub-noise et pour le duo dark-wave. Les plus pressé·es pourront se rabattre sur le tout dernier clip de Lowpkin, et sur un des premiers singles lâchés par Scenius dans lequel, malgré le passé coldwave des deux hommes, on pourrait entendre une incantation au soleil.

 

© Josic Jégu

Ils font partie de notre Équipe Espoir cette année, et on attend leur premier EP de pied ferme. Joanne O Joan vient pour l’instant de sortir une excellente reprise de Barbara. Le duo revisite ainsi d’une très jolie manière le monumental « Dis, quand reviendras-tu? » de la dame en noir. Parce que le printemps, c’est aussi la saison qui réveille le sentiment amoureux :

Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c’est joli pour se parler d’amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris.

Le printemps, c’est aussi le retour des beaux jours, l’été et les vacances qui se rapprochent. Les voyages qui se profilent. L’envie d’ailleurs, de renouveau. Pete Byrd, que certain·es d’entre vous connaissaient peut-être par le passé dans le duo folk Angry Beards, vous invite ainsi à traverser les frontières avec un nouveau single clippé, tiré de son EP sorti l’an dernier. Ce « Cross The Boarder » respire en effet les grands espaces chantés par Neil Young ou la BO pastorale du film « Into The Wild » par Eddie Vedder. Ça donne envie de tailler la route, à pied, à cheval, en traîneau à chiens ou en Kangoo. Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse du dépaysement.

Bon, y en a qui doivent préférer passer leurs vacances à choisir un cocktail multicolore au bar de la plage plutôt que de se prendre pour un trappeur dans le grand ouest américain. Nathan Simonin, par exemple, on serait pas surpris qu’il aime le soleil qui tape, l’air moite des nuits interminables et les rythmes qui chaloupent. Son « Sadique Morning » -futur hymne de la grasse mat’- est en tout cas un condensé de musiques ensoleillées (soukouss, zouk, dancehall, calypso…), délicieusement décalé, qui reste bien dans le crâne et qui fait remuer des hanches. Surveillez bien les réseaux, le bonhomme sort son premier EP à la fin de la semaine. À écouter entre deux sorties du label MaAuLa Records.

Les beaux jours, c’est aussi l’occasion de se retrouver pour les grands rassemblements de famille, les fameuses cousinades. Eh bien on vous a trouvé la bande-son idéal puisque Cosins (ex-The Cousins) a sorti il y a peu son deuxième EP, « Exit Machine ». Le trio y bouscule ses influences post-punk et rock alternatif pour un résultat rugueux et agité, encore un peu jeune mais bourré de bonnes idées. À ne pas perdre des yeux !

© Sonia Dlm

Symboliquement, on ne pouvait que terminer par Grise Cornac. Le duo a probablement donné un des derniers grands concerts au Chabada juste avant le premier confinement en 2020, pour célébrer alors la sortie de leur deuxième album, « Tout Baigne ». Bon, finalement, ça n’a pas baigné tant que ça pendant deux ans, ça a même un peu pris l’eau de partout, mais Aurélie et Quentin viennent de sortir la semaine dernière une prémonitoire version acoustique du très beau « Le soleil en a mis partout », tiré dudit album. Alors peut-être que cette ode au soleil va exorciser la spirale infernale de ce monde et remettre l’univers sur le droit chemin? On y croit.

Rédaction : Kalcha