©Josic Jégu

Décontracté du blanc

18.05.2022

Nous sommes des êtres de raison. Et donc nous comprenons parfaitement que le réchauffement climatique est en train de déglinguer plus rapidement que prévu la planète à cause de toutes nos conneries depuis des décennies. Mais nous sommes aussi des êtres de passion, et cette chaleur caniculaire au mois de mai nous donne méchamment envie d’aller nous allonger au vert, à l’ombre de grands arbres, à la fraîche, décontracté·es du (verre de) blanc. Emportez le grignotage, on s’occupe de la playlist.

Vous, je sais pas, mais chez moi, qui dit grosse chaleur, dit reggae. Et ça tombe bien puisque Tomawok a sorti son nouvel album, « Road to wisdom », le 6 mai dernier (les versions physiques devraient bientôt suivre). Enregistré chez les copains d’Irie Ites au Mans avec encore quelques invités derrière le micro (Capleton, Chezidek, Mc Duc, Mesh…), ce nouvel album voit néanmoins le toaster angevin ralentir un peu le flow et donner plus souvent dans le roots. Bon, il reste toujours quelques morceaux raggamuffin « fast-style » pour vous affoler le palpitant (checkez le très bon « Warning » !). Pour fêter la sortie de ce disque, Tomawok a également balancé un nouveau clip façon western spaghetti dans lequel il joue pour une fois plutôt au cowboy (qu’à l’indien) avec de vieux collègues à lui, de l’époque du groupe de ska-rock foutraque, Zetlaskars et la Trompida (eh, oui, c’était il y a quasiment 20 ans !).

© Julie Haméon

Croyez-le ou non, mais dans ces fameux Zetlaskars et la Trompida, il y avait à la basse un grand échalas taciturne et hirsute. Bon, aujourd’hui, il ne parle toujours pas beaucoup, et il est toujours aussi hirsute, mais sa musique est beaucoup moins festive. Vous connaissez en effet mieux Guillaume Goubier dans son projet blues Hungart Thorsen, mais le bonhomme se la joue également indie-folk dans son solo We’Ve Been There Before, avec lequel il vient de sortir deux titres inédits (dont le premier a été clippé et le second devrait suivre dans les jours qui viennent). On parle également d’une cassette collector agrémentée de deux autres titres. Vous trouverez toutes les infos sur les réseaux sociaux du monsieur.

Dans la famille « ils/elles jouaient une musique très différente par le passé », qui se souvient qu’Alex Grenier a commencé en jouant une fusion rageuse à la RATM dans le groupe saumurois Kham’s ? Aujourd’hui, le guitariste est un des noms les plus prometteurs de la nouvelle scène jazz française. Son nouvel album, « Spicy Galaxy », est sorti il y a peu, et il y revisite en quintet la plupart de ses influences issues des 60s : soul-jazz, funky-blues mais aussi rock allumé, comme vous l’entendrez par exemple dans son hommage à Jimi Hendrix.

© Josic Jégu

Il y a quinze jours, on vous parlait du dernier single de Chahu, c’est au tour d’un de ses anciens collègues de Dogs For Friends de sortir le sien sous le nom de CoolKoude : « Un bout de paradis » est une pop song à la fraicheur bienvenue dans ces temps caniculaires. On ne risque pas grand chose à parier que cette mélodie vaporeuse et entêtante va vous accompagner une bonne partie de l’été. Ça donne en tout cas envie d’en entendre davantage sur ce nouveau projet. Et vite.

Il y en a deux que la chaleur n’effraie pas. Le duo Alright Mela part en effet faire quelques dates au Pakistan à la fin du mois. On imagine qu’ils vont y croiser leur chanteur du projet Markus & Shahzad. Mais le duo va surtout pouvoir y défendre son premier EP, « fraichement » (vous l’avez ?) sorti. Ils y explorent en six titres toutes les possibilités de fusion entre musique électronique et sonorités indo-pakistanaises. Si la formule peut paraître un peu usée sur le papier, il faut pourtant reconnaître qu’Alright Mela a réussi à la remettre au goût du jour mieux que quiconque. L’EP est un véritable enchainement de tubes qui va rendre les pistes complètement folles. Pour ceux qui n’ont pas le temps de se rendre au Pakistan ou qui craignent trop la chaleur, le duo a heureusement quelques live-sessions sur sa chaîne YouTube (et surtout plusieurs dates dans le coin durant l’été).

© Boris Thomas

Vous les aviez peut-être vus en décembre dernier au Joker’s lors d’une de nos éditions du On Stage ? The Onirist a beaucoup travaillé ces derniers mois et vient de sortir un nouveau clip où on peut prendre la mesure du chemin parcouru. Leur pop progressive lorgne sans doute encore beaucoup du côté de Pink Floyd, soli de guitare compris, mais le quatuor s’en sort haut la main (on en a vus d’autres se rétamer méchamment sur le même exercice). On attend désormais la confirmation sur un format plus long. En attendant, je ressers qui ?

Rédaction : Kalcha