Hello ? Y a quelqu’un ? Il reste des gens en état de fonctionner ? Je demande parce qu’après ces 30 heures de musique non-stop de l’anniversaire du Chabada, j’ai personnellement beaucoup de mal à démarrer cette vie d’après. Et pourtant, force est de constater que le reste du monde continue sa course folle, y compris dans le domaine qui nous intéresse : les artistes de notre bonne vieille ville d’Angers. Alors on retourne de suite au turbin avant de nous faire distancer par les jeunes pousses de la scène locale…
On avait bien besoin d’un phare dans la nuit, et ça tombe bien, c’est justement le titre du premier EP de Oda., sorti la veille de leur concert pour les 30 ans du Chabada le week-end dernier. Outre les deux magnifiques « Great Fortune » et « IDK » que vous connaissiez déjà, « Le Phare » contient trois nouveaux morceaux dont ce très beau « Baladavril » en français. Le folktronica du duo -peut-être bientôt trio sur scène ?- continue d’imposer sa classe et sa grâce à la face du monde. Oda. possède manifestement tout ce qu’il faut pour se faire une place parmi les grands noms de la scène indé, et on espère bien que leur passage au MaMA (le grand raout des professionnel·les des Musiques Actuelles) dans quelques jours leur ouvrira les bonnes portes.
Lui aussi a joué pour nos 30 ans, mais en ouverture des festivités de la semaine chez nos ami·es du Quai. Stav sort donc un nouveau single en annonce d’un premier album qui ne devrait plus tarder. « Collège » apporte ici une pierre supplémentaire à la facette mélancolique de l’ancien rappeur angevin (le morceau est composé avec Chahu, y a pas de hasard !), joliment mise en valeur par un très beau clip à nouveau signé Josic Jegu (que vous croisez également à la guitare dans Fragile).
Vous apprécierez cet art de la transition, on poursuit avec un nouveau clip de… Fragile, bien entendu réalisé par Josic. Entre deux concerts de leur imposant planning de tournée, le groupe emo-punk angevin a en effet décidé de clipper « Overview », le morceau le plus mélancolique (décidément !) de leur premier mini-album sorti l’an dernier sur le label Nineteen Something. Et le seul reproche qu’on puisse réellement leur faire, c’est que ce morceau ne dure pas plus d’une minute trente !
Elle se faisait plutôt discrète (ou en tout cas davantage versée dans le folk intimiste) depuis la fin de KissDoomFate, mais nous avons reçu une carte postale de Mathilda Monique qui rappellera de bons souvenirs aux fans du duo puisque le chanteuse s’associe à la moitié anglaise de Scenius pour donner naissance à un morceau downtempo qui lorgne sur l’âge d’or du trip-hop bristolien.
Le morceau démarre lui aussi comme un bon vieux morceau de trip hop signé Morcheeba ou Smoke City, mais rapidement « Comme dans les films », le nouveau single de Nathan Simonin, nous embarque plus nettement du côté de la bossa nova brésilienne, comme l’ont revisitée avant lui Pierre Barouh, Henri Salvador ou Philippe Katerine à ses débuts. Si vous aimez les trois artistes précédemment cités ou encore un trublion comme Mathieu Boogaerts, vous devriez rapidement ajouter ce titre chaloupé à votre playlist matinale…
Nouveau single également pour Nua, avec ce « Trempée » pour le moins explicite. La jeune rappeuse y poursuit son exploration intérieure entamée depuis quelques morceaux, s’ouvrant désormais à des thématiques qu’elle n’osait pas aborder dans ses textes par le passé, et c’est probablement la meilleure façon de trouver sa propre voie/voix pour s’imposer dans ce monde absurde.
Trouver sa voie/voix, pour Double D, ça ne semble plus trop être le problème. Le rappeur/beatmaker vient de sortir un EP complètement à rebours de la mode du hip hop actuel (il existe même en K7 en édition limitée !). Cherchez pas l’autotune, il tremble derrière la machine à café du studio. Ce « Terre brûlée » aligne tout ce qui a permis au rap de conquérir le monde entier à la fin du siècle dernier : beats lourds, flows de branleurs, punchlines qui claquent et scratches affolées (Merci DJ Spok !!). Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la recette, quand elle est maîtrisée comme c’est le cas ici, reste le meilleur moyen de retrouver la rage pour repartir de plus belle. Montez le son, levez la tête, et devenez qui vous êtes vraiment !
Rédaction : Kalcha
