À l’heure des réseaux sociaux et des plateformes de streaming, il n’a paradoxalement jamais été aussi difficile pour les jeunes groupes indépendants de se faire une place au milieu des mastodontes porté·es par les majors et les grosses boîte de booking. Alors contre la tyrannie de l’uniformisation culturelle, nous décochons notre article du 49 Roi, pour faire éclater au grand jour le talent de nos artistes du département ! Et toc !
Ce passage en force est-il vraiment nécessaire ? Dans un monde idéal, Da Pontcé, mutation en trio d’€lisabeth Da Pontcé (le projet-solo d’Élisabeth Hérault que vous connaissez aussi dans Des Lions Pour Des Lions), n’aurait besoin que de sa musique pour s’imposer au firmament. Le trio vient de sortir son premier single, de son premier EP à venir, et c’est un petit bijou de poésie, de fraîcheur et de groove. On écoute ce « Bysance » en boucle depuis des jours. Da Pontcé sera en concert ce jeudi 23 à la brasserie Les Allumettes (Les Ponts de Cé) et le 24 au festival Très Tôt en Scène (au Château du Plessis-Macé). Et bientôt sur le toit du monde, on l’espère.
Tarmac Rodéo célébrait en grandes pompes la sortie de son nouvel album au Chabada il y a quelques jours. Le disque s’appelle « Grands Soirs ». Difficile de ne pas y voir un clin d’œil appuyé (et plus ambitieux ?) au « Grand Soir » de La Ruda sorti en 2009. Surtout que musicalement le quintet en est probablement le plus digne héritier localement. C’est donc une véritable débauche de rock cuivré, mais davantage biberonné au swing des Années Folles qu’au ska jamaïcain, qui vous tombera sur le coin du nez en lançant la lecture de l’album. Bougez les meubles de valeur si vous écouter ça chez vous. Un disque qui promet de grands soirs, mais aussi probablement de tout petits matins.
Et comme on soigne toujours mieux le mal par le mal, autant se faire du bien dès les premières lueurs de l’aube avec cet entraînant « Discodebs », le nouveau single des Loire Valley Calypsos. On repart donc fissa sur la piste de danse en mode disco tropical pour finir en biguine de l’espace sur les anneaux de Saturne. Vous remarquerez au passage ce superbe visuel cosmique dont on ne peut qu’espérer qu’il finira en format 30×30 sur une pochette de vinyle.
C’est probablement une des reconversions les plus surprenantes de l’histoire musicale du 49 : tout jeune retraité de Wild Fox, leur bassiste quitte le post-punk pour la trap music (rappée en anglais) dans ce nouveau projet solo sous le nom de Kul4. Un EP intitulé « Time To Celebrate » (et effectivement, le contenu est plus club-friendly que ce que les précédents singles pouvaient laisser penser), en duo avec le rappeur Calee J, est dispo sur toutes les plateformes depuis quelques jours (pas de lien, désolé, il va falloir pianoter sur votre clavier) et un nouveau clip à cliquer juste ci-dessous.
Il ne faudrait pas nous pousser beaucoup pour dire que « Bizarre » (et son magnifique clip) a été notre single préféré de la scène du 49 l’année dernière. Ce démarrage en trombe de Michelle et les Garçons était probablement un cadeau empoisonné car comment enchaîner sur un tel tube sans décevoir ? Eh bien, en prenant le contrepied total et en assumant un second single moins immédiatement évident. Le crépusculaire « Gris Bleu » demande en effet plusieurs écoutes afin de le laisser grandir en vous mais son refrain finit tout de même par vous mettre le grappin dessus avec cette voix suspendue qui vous emporte jusqu’à un pont de sax très 80s (on pense fort au « Playground Love » de Air pour la BO de « The Virgin Suicides »). Bref, tout ça devrait nous occuper jusqu’à la sortie de leur premier EP annoncé à la fin du mois d’avril. Vivement !
Hidden travaille lui aussi sur un prochain EP en ce moment. En attendant, le rappeur angevin, qui a rejoint Michelle et les Garçons dans l’Équipe Espoir du Chabada cette année, sort déjà un nouveau single sur lequel sont conviés ses potes HillyWav et Tibi Dit Tcheck. Ce « Mauvais Sort », tout en brumes mélancoliques, rampe sur un lit de basses et de nappes de piano fantomatiques. Vous l’aurez compris, ce morceau aurait eu sa place dans l’article de la quinzaine dernière, mais les artistes du 49 sont comme ça, jamais là où on les attend. Et c’est pour ça qu’on les aime.
Rédaction : Kalcha