Eustache

Michelle & les garçons joue au Chabada et déjoue les genres

28.04.2023

Le public est nombreux pour le concert de Oete dont la première partie sera assurée par le groupe angevin Michelle & les Garçons, sélectionné dans l’Équipe Espoir du Chabada. 

Les musicien·nes sont donc attendu·es en terrain amical juste avant Oete qui se produit, ce soir, pour la première fois en tête d’affiche. Et l’on sent la sympathie et le plaisir du public présent dans le club. Autant dire que la soirée promet d’être riche en émotion pour les artistes et les spectateur·rices venu·es soutenir ces “premières fois”.

Dans un halo bleu électrique, Louise et ses musiciens entrent en scène.

Apparaît d’abord la silhouette longue de la chanteuse habillée d’un costume à paillettes, un collier de perles ras du cou,  puis celle du guitariste, Hugo, à allure dégingandée, enfin à la batterie, un faux air de Philippe Katerine, Axel.  Tout brille, un visuel pétillant et joyeux où les frontières entre féminin et masculin semblent s’effacer.

© Mogsart

Avec le premier morceau, “Il ira loin”, le message de Michèle & les Garçons est une invitation ou la promesse d’un concert vers un ailleurs, hors des sentiers battus. L’énergie est palpable ; un corps qui habite la scène, une voix à la tessiture incroyablement large qui se déploie de la profondeur d’un timbre grave jusqu’à des envolées aériennes dans les aigües. On se laisse immédiatement emporter par l’énergie de cette pop électro emmenée par le dynamisme et la voix de la chanteuse, Louise.

Les textes sont sensibles et racontent des histoires d’amitié, d’amour, ou encore, à l’instar du 3e titre, “Je m’en vais” de liberté. Le son est électro, la guitare pop, la batterie renforcée sur certains titres par d’autres percussions et la ligne de synthé d’Hugo est parfois complétée par le carillonnant omnichord de la chanteuse ; une touche de kitsch et un son bien singulier porté par un trio de musiciens inventifs.

Au 4e morceau, une confidence de Louise ; elle nous partage ses premiers frissons artistiques, ceux ressentis lors de la création du titre qui va suivre “Gris bleu”, une chanson d’amour. C’est l’occasion aussi d’annoncer la sortie du 1er album du groupe, le 17 mars.

Lumière rouge pour le titre suivant.

Les amants”, rythme double, triple dispositif de percussion. Ça décolle. Le public répond en battant des mains en rythme avec le  guitariste pendant que l’autre moitié des spectateur·rices s’ajuste au rythme de la chanteuse. Le dialogue entre la salle et les musicien·nes est complice, le public danse, le public joue, un moment généreux de partage. Le ton est donné et les conditions réunies pour enchaîner le titre hyper dansant “S’envoyer en l’air”, auquel le dance floor adhère joyeusement. Louise nous promet une soirée boîte de nuit et nous l’offre avec ses aller-retours dans le public pour danser et jouer.


© Jeanne Bonnet

Le concert se termine avec le titre de leur 1
er single, “Bizarre”. Un morceau aux accents d’Indochine qui joue entre pop et électro, une interprétation androgyne, incarnée à la fois, dans la voix profonde et dans le corps qui mime l’étrangeté et le mystère. C’est beau et sensible. 

Il y aura, dans la deuxième partie de soirée, une belle surprise quand Louise revient au milieu du concert de Oete pour un duo plein d’énergie sur le titre de Bernard Lavilliers, “Idées noires”, une interprétation brillante et énergique où les deux artistes se rencontrent dans un beau moment de complicité musicale. 

Belle programmation que cette soirée du 3 mars 2023 au Chabada ! On souhaite bonne route au trio angevin !

 

Rédaction : Valérie François
Valérie F est bénévole et membre du CA du Chabada, tirée au sort parmi les abonné·es
Spectatrice de théâtre, de danse, de performances visuelles ou de concerts de musique actuelle, elle aime la rencontre avec une voix, un corps, la révélation d’un monde intime. Les performances d’Olivier de Sagazan ou de Steven Cohen, la musique de Nina Attal la font vibrer car ces artistes sont des ponts entre les humains et le mystique. Pour elle, l’art vivant a quelque chose à voir avec le rituel.

Illustration : Mogsart
Simon Vergnol, alias Mogsart, est auteur-illustrateur. Le dessin est pour lui un langage à part entière qu’il développe à sa manière : avec second degré et simplicité. Il dessine principalement à la tablette graphique avec un café qui refroidit sur son bureau. En 2022, fraîchement débarqué dans la région, il contacte le Chabada pour proposer de dessiner des concerts, au milieu de la foule, parce que c’est encore mieux ! 

Eustache
Eustache, le Fanzine des bénévoles du Chabada, s’intéresse à celles et ceux qu’on n’entend pas forcément au Chabada. Vous ! Les usager·es de ce lieu. Spectateur·rices, passionné·es, musicien·nes amateur·rices, membres de la scène locale, ce Fanzine veut mettre en lumière tout ce qui vous fait aimer cette salle bientôt trentenaire.