Les historien·nes de la musique en herbe vont parfois un peu vite en besogne et pensent qu’il ne s’est pas passé grand chose d’intéressant dans la première moitié des 70s : le rock psychédélique était en effet devenu progressif et ronronnant, le punk n’était pas encore né et la disco ne faisait encore danser que les minorités des grandes villes américaines. Il existe pourtant un genre musical qui a su faire un pont en cinq petites années entre la fin des années hippies et l’aube des années 80 : le glam rock. Le disco lui piquera ainsi ses fringues extravagantes, ses paillettes et ses plateform-shoes, le punk ses mélodies simples et rentre-dedans, et le hard rock sa grandiloquence et sa théâtralité.
De 1971 à 1976, des dizaines de groupes vont affoler les adolescent·es (et du coup leurs parents pour des raisons opposées) à grands coups de poses suggestives, de maquillage outrancier et d’ambiguïté sexuelle revendiquée. C’est la période où David Bowie, T-Rex, Queen, Elton John, Roxy Music ou Alice Cooper s’imposent en haut des charts pour les décennies à venir, ouvrant la voie à nos Antony & The Johnsons, Pulp, Marilyn Manson ou Lady Gaga d’aujourd’hui.
En 2019, le documentariste et journaliste Christophe Conte a réalisé le très bon documentaire « Glam Rock – Splendeur et Décadence » qui revient sur ces années charnières. Il est à nouveau disponible sur Arte TV, et c’est à ne pas louper.
Une fois le documentaire terminé, si vous avez envie de prolonger le plaisir, nous vous conseillons d’enchaîner avec ce concert mythique de T-Rex, enregistré au faîte de sa gloire en 1972, et filmé par un fan indécrottable… Ringo Starr.