Archives de l’auteur : G M

By Pass : Rap Transatlantique

Quand à la fin des années 70s un bande de gamins du Bronx inventait le hip hop, ils devaient être peu nombreux à imaginer que des décennies plus tard cette musique créerait des ponts entre les artistes par dessus les océans. By Pass est un nouveau collectif incluant des rappeurs d’Angers et d’Austin. Rencontre avec Guitz (MC dans Nouvel R), doyen et instigateur du projet By Pass, avec une petite question bonus pour Blakchyl, rappeuse d’Austin.

Crédit Jaw

Crédit Jaw

Comment est née cette idée d’un projet collaboratif entre des rappeurs d’Angers et d’Austin ?

Guitz : Quand j’ai entendu dire il y a quelques années que des groupes angevins allaient partir à Austin dans le cadre du jumelage de nos deux villes, j’étais allé fouiller sur le Net pour voir si je trouvais des groupes de rap là-bas avec qui il aurait été possible de construire quelque chose. Mais je n’avais rien trouvé de très concluant. Il y a à peu près un an et demi, Lex’A, un des MCs intervenants en ateliers pédagogiques dans notre asso L’R de Rien, est venu me voir pour me dire qu’il avait eu la même idée, et qu’il avait trouvé des pistes pour un groupe intéressant, Mindz of Different Kind. Nous sommes allés écouter et chercher des infos sur le groupe. Artistiquement, ça nous a beaucoup plu, et en plus on s’est trouvés des tas de points communs dans la philosophie (ateliers d’écriture dans les prisons, actions pédagogiques, etc.). On a un peu eu l’impression de découvrir nos cousins texans. (rires) On les a donc contactés par mail pour leur proposer de faire quelque chose ensemble. Ils ont vite été emballés. En mai dernier, j’ai fait tout un périple américain avec ma copine pour nos vacances, et j’en ai profité pour faire une halte deux jours à Austin pour les rencontrer. Et c’est sûr que de voir les gens en vrai, ça a donné un gros coup d’accélérateur au projet ! Chacun s’est occupé de monter des petits trucs de son côté pour financer leur première venue en septembre dernier.

Quel a été le programme de cette première session ?

G: On les avait prévenus que ça serait chargé. Ils ont atterri le dimanche soir après 18h de voyage (dont une escale à Istanbul !). Dès le lundi matin, avec le décalage horaire défavorable dans les jambes, on les emmenait pour trois jours de résidence au studio Tostaky, grâce au Chabada qui soutient le projet. Personne ne s’est plaint, tout le monde avait envie d’être là, ça faisait super plaisir. On a monté notre set commun pendant ces trois jours. Au départ on pensait devoir beaucoup puiser dans nos répertoires respectifs, mais au final il y a quand même beaucoup de nouveaux titres spécialement composés ensemble. On les avait entamés avec des allers-retours sur le Net, et on a pu tout finaliser en studio à Angers. On terminait cette première résidence un mercredi soir, et le jeudi on avait trois concerts ensemble dans la journée ! Le reste de leur séjour a suivi le même rythme : boulot, boulot, boulot ! (rires)

Qu’est-ce qui a été le plus difficile et qu’est-ce qui a fonctionné tout de suite entre vous ?

G: On ne parle pas tous bien anglais dans l’équipe, et eux ne parlent pas du tout le français. Donc parfois la communication a été un peu laborieuse. Surtout au début en fait. Au bout d’un moment, comme chacun y met du sien, et beaucoup d’humour, ça coulait beaucoup mieux. Sinon, je pense qu’ils ont un peu trippé sur le travail qu’on demandait pour préparer le live. Chez eux, les concerts se font beaucoup à l’impro, au freestyle. Là, ils hallucinaient de nous voir répéter 10 heures par jour en résidence, à recommencer encore et encore telle phase ou tel mouvement sur scène jusqu’à ce que ça soit hyper carré ! On a pas mal échangé là-dessus, et je crois que tout le monde a gagné de l’expérience de l’autre. En fait, dès qu’on s’est retrouvés tous ensemble à rapper sur les instrus, tout est devenu très naturel. On parlait alors la même langue. On avait écouté les mêmes disques quand on était gosses, on se prenait des fessées en écoutant les flows des autres, et on devenait surmotivés pour le morceau suivant !

Crédit: Jaw

Crédit: Jaw

Autant de MCs sur une même scène, ça peut vite être compliqué à gérer, non ?

G: Il y a quelques années, avec Nouvel R, on avait monté le projet Hip Hop Kanou avec des rappeurs maliens. On était déjà 7 rappeurs sur scène. Donc j’avais beaucoup appris à ce moment-là. Cette expérience m’a bien servi pour By Pass. Je savais qu’il y aurait des compromis à faire, qu’il allait parfois falloir s’effacer, et que chaque intervention devait être réellement percutante. Tout le monde a vite intégré ces paramètres. Ca nous a aidés à travailler plus vite. Sur scène, il y aura donc les deux beatmakers qui gèrent les instrus en direct, et 7 ou 8 MCs suivant si tous les Américains peuvent venir. Ca tabasse bien ! (rires)

Tu peux nous présenter toute l’équipe d’ailleurs ?

Côté texan, ce sont donc les membres du groupe Mindz of Different Kind (MDK), soit trois rappeurs (Pip Demascus, Chi Clopz et BZA), une rappeuse (Blakchyl) et un beatmaker (FloBama) dont on a découvert en Septembre qu’il pouvait aussi super bien rapper ! (rires) Chez les Angevins, il y a Lex’A, Cerbère (de Cerbère & Makawa), un jeune MC vraiment très fort qui s’appelle Flo (Ar Mitik), et moi (Nouvel R) aux micros + Spectateur pour les instrus.

Le groupe se retrouve en Février ?

Le projet était conçu en trois étapes. La première en Septembre pour construire le set en commun, enregistrer les morceaux. La seconde en Février pour la sortie du disque et la tournée dans quelques villes françaises (Agen, Angers, Paris…) + pas mal d’actions pédagogiques dans des lycées angevins, et on espère la troisième étape au printemps au Texas pour se frotter au public de là-bas.

Blakchyl, ça doit être étrange de recevoir un mail de Français dont on a jamais entendu parler pour vous proposer de travailler ensemble ?

Blakchyl : C’est clair qu’on a eu un peu de mal à y croire au début ! (rires). Du moins, on ne savait pas trop ce qu’on devait croire, mais une chose est sûre, on était hyper excités à la fois de découvrir les détails du projet et de trouver des moyens pour le concrétiser. On ne connaissait pas grand chose au hip hop français avant de rencontrer les gars. On s’est vite rendus compte qu’en dehors de la langue dans laquelle on s’exprimait, on se retrouvait sur des tas de choses, que ce soit le fond ou la forme de notre musique. Au départ, il a fallu qu’on trouve nos marques mais plus les heures passaient dans le studio et plus on commençait à se sentir comme un véritable groupe uni, à chercher ce qui collerait le mieux au collectif plutôt qu’à la somme de ses individualités.

By Pass sera en concert au Chabada le jeudi 22 février 2017.

Un peu de Glass et beaucoup d’amour

A quelques heures de clôturer 2017, on ne pouvait que porter un toast à votre santé avec un peu de Glass et beaucoup d’amour, malgré le titre de ce nouveau morceau du groupe cold-wave angevin.

Nouveau morceau, oui et non en fait, puisqu’il s’agit de l’instrumental « Slow » qu’on entendait déjà sur le très bon album « Saudade » accueillant désormais la voix suave de Malika Nid El Mourid (Silent Sisters) en guest star, et rebaptisé pour l’occasion « No More Love ». Ca méritait bien un joli clip en sus!

Bonne année 2018 à toutes et à tous!

iNOUïS 2018 : Angers en force!

Excellente moisson pour la scène angevine lors des sélections régionales des iNOUïS 2018 du Printemps de Bourges : sur les 6 places disponibles, trois ont été décrochées par des angevins. Il s’agit de Rezinsky, Grise Cornac et Després, par ailleurs tous membres de l’Equipe Espoir Chabada ! Les 6 groupes se produiront lors de la finale régionale qui se déroulera, cette année, au 6 Par 4 à Laval, le 2 février 2018. On y sera pour les soutenir!!
[gdlr_space height= »20px »]
[gdlr_video url= »https://youtu.be/ENMrJoEwO4Q » ]
 [gdlr_space height= »20px »]
[gdlr_video url= »https://www.youtube.com/watch?v=YuVSjUgx81w » ]
 [gdlr_space height= »20px »]
[gdlr_video url= »https://www.youtube.com/watch?v=EZLMBRoOrw4″ ]

One, two, clips!

Même si la frénésie des fêtes de fin d’année est parfois forte, n’oubliez pas de prendre quelques minutes pour regarder les nouveaux clips de trois de nos groupes locaux: The Blind Suns et leur excellente chanson de Noël à l’américaine, Big Wool et sa magnifique « She » et enfin Wild Fox et son bad trip psychédélique.

Un vigneron angevin à l’honneur

actu-vigneron-AnthonyRobinParce qu’un bon concert s’apprécie mieux avec un bon verre. Que notre territoire est riche de son vignoble. Que la promotion de la scène locale s’accorde bien avec la découverte des vins locaux… un vigneron angevin sera à l’honneur chaque trimestre au bar du Chabada pour nous proposer ses vins. Bio, Biodynamique, nature, quelque soit le label, pourvu qu’il y ait l’envie de bien faire et de respecter la nature… et nos palais.

Pour ce trimestre de début d’année, c’est Anthony Robin qui nous fera découvrir ses cuvées, issues des vignes du Clos Frémur. Installé à Sainte-Gemmes-sur-Loire, il cultive les principaux cépages de Loire dans des parcelles situées aux portes de la ville, en cours de conversion bio. Il nous présentera son CheninPan 2016, un Anjou blanc, l’homme des Cabernes 2015, un Anjou rouge, et Upupa epops! 2016, un pétillant naturel de cabernet franc.

http://leclosfremur.fr/

Pour le plaisir de la rencontre et du partage, Anthony ROBIN sera présent pour vous faire déguster ses vins aux soirées suivantes :

  • Jeudi 11 janvier, Présentation de la programmation
  • Samedi 27 janvier, Brigitte (complet) : 19h15 > 20h15
  • Mardi 30 janvier, Lee Fields & The Expressions : 19h15 > 20h15

VedeTT : Lucky Star

Son projet aura connu toutes les formes possibles (duo, quatuor, solo, trio…), et pourtant on reconnaît la patte de VedeTT au bout de quelques secondes seulement. Ça se confirme encore une fois avec ce très beau nouvel EP quatre-titres (à sortir le 8 décembre) qui devrait l’imposer un peu plus encore sur la scène nationale. Sa new-wave mélancolique a pris du corps et des tripes. Rencontre avec Florent Vincelot, aka Nerlov, chanteur, bassiste et âme pensante de VedeTT.

sceneloc-VedeTT-2018

Photo : Jérôme Sevrette

Ce nouvel EP se démarque assez radicalement de ton précédent album…

En fait, contrairement au premier album que j’ai composé seul, cet EP est le fruit d’un travail en trio. Comme ça fait un an et demi ou deux ans qu’on tourne tous les trois avec Stw et Simon, je leur ai proposé de participer à la composition. Du coup, fatalement, ils apportent leur son. Je suis arrivé avec assez peu d’idées de morceaux. On a composé à l’ancienne, en faisant tourner des plans en répète, en sélectionnant ce qui marchait, en l’améliorant, etc. Les gars ont donc apporté des idées qui ont donné naissance à des morceaux. Je devais donc pousser ma voix pour passer par dessus les autres instruments. On a ensuite enregistré au Love Island Studio, avec Stéphane Lefèvre et François L’Haridon, notre sonorisateur, qui est le quatrième membre officiel du groupe. Pour l’album, chez moi, je m’enregistrais tout seul, quand je sentais le bon mood. Je pouvais juste me permettre de murmurer pour la prise de chant, et ajuster ma voix ensuite au mix. Ça donnait un truc plus intimiste.

Du coup, sur scène, jusqu’à présent ils essayaient de coller à ce que tu avais composé seul chez toi ?

Oui, c’était l’idée au départ, mais très vite on a réarrangé les morceaux. Ça a pris une couleur shoegaze qu’il n’y avait pas autant dans l’album. Aujourd’hui, cet EP sonne beaucoup plus proche de ce qu’on peut faire en concert du coup…

Pourtant paradoxalement, je crois que vous les retravaillez à nouveau pour le live ?

Oui, Simon ne peut pas assurer certaines dates sur cette fin d’année 20017 donc on travaille une version avec boite à rythme sur scène, pour nous accompagner Stw et moi. C’est un exercice intéressant. J’aime bien l’idée d’avoir à composer en me séparant de tel ou tel instrument. Ca serait un gros délire que de réussir à composer sans guitare par exemple. Un peu à la manière de Future Islands qui n’a quasi pas de guitares, mais qui trouve des sons de remplacement grâce à des claviers de dingue ! Ça sonne rock sans les instruments habituels du rock. Je trouve que ça oblige à élargir son horizon.

D’ailleurs, le morceau « Eyes » offre pas mal de nouvelles perspectives. On y entend des cuivres !

J’ai grandi quand la scène ska-rock française était hyper populaire. Donc pour moi, les cuivres, c’était juste associé à un truc festif qui n’était pas du tout ma tasse de thé. Puis un jour j’ai entendu les disques « Amnesiac » et « Kid A » de Radiohead qui utilisent des cuivres d’une manière que je n’aurais jamais cru possible. Et ça m’a retourné. Ca donnait un truc majestueux, grave, ample. Depuis ce jour-là, j’ai toujours rêvé de pouvoir avoir un morceau avec des cuivres. Quand on a composé « Eyes », on s’est dit que le morceau s’y prêtait bien. Au départ, j’ai contacté Raggy, le saxophoniste de Zenzile. Mais il n’avait pas vraiment le temps sur cette période. Il m’a donc branché avec Babette de Des Lions Pour Des Lions. Elle est passée au studio, et elle a enregistré des trucs en direct sur l’ébauche de morceau qu’on avait : du trombone, des sax, de la trompette… Elle sait tout jouer ! (rires) Elle a carrément transporté le morceau ailleurs. On est hyper contents. J’ai toujours adoré les groupes qui réussissent à te surprendre d’un disque à l’autre, mais qui restent identifiables au premier coup d’oreille. J’aimerais beaucoup arriver à ça avec VedeTT. J’ai des tas d’envies différentes que je veux expérimenter sous ce projet ou sous un autre. En même temps, depuis le début, VedeTT a déjà connu plusieurs vies : en duo, en quatuor, en solo, en trio… De l’electro au rock. J’ai pas envie de m’interdire quoi que ce soit.

Auparavant, VedeTT était encore très confidentiel. Tu ne risquais pas de perdre beaucoup de public au fil des évolutions. Aujourd’hui, le groupe devient mieux identifié. C’est une pression ?

Je n’ai plus envie de m’en mettre en tout cas. Désormais, on sait où on veut aller et où on ne veut pas aller. On a arrêté les tremplins, les trucs comme ça. On n’a plus envie de faire des compromis –même parfois inconscients- pour plaire à tel ou tel qui nous dit qu’il faudrait faire ça ou ça pour que ça marche. On cherche des partenaires pour nous accompagner bien sûr. Mais des gens qui adhèrent déjà au projet. Pas des gens qui voudraient le transformer. Ce qui ne veut pas dire qu’on est rétifs à toute critique ou au dialogue. Mais c’est juste que désormais on est à un stade où le projet existe en tant que tel. On joue bientôt aux Bars en Trans. Ca va être chouette. Mais il y a quelques années, j’aurais peut-être attendu tout un tas de choses d’une date comme ça. Qui ne sont jamais venues comme on l’espérait. Du coup, désormais, on prend les choses comme elles viennent ou comme on sait les faire. Et les choses avancent d’elles-mêmes. Au fil des ans, on a su constituer une équipe (Echo Orange, notre label, et Laure Le Vavasseur, notre manageuse) qui nous accompagne, qui s’investit dans notre travail et qui croit en nous. C’est le principal.

Tu vas jouer en Suisse fin 2017 ?

Oui, c’en est un bon exemple. Ces dates, on les a trouvées grâce à une bookeuse suisse qui nous a vu jouer à Austin. Elle a trouvé ça super et nous a invités en Suisse sur quelques dates en décembre. C’est typique de la petite graine semée à un endroit qui donne des résultats où tu ne les attendais pas.

Est-ce qu’il y a des groupes dont tu admires le parcours ? Où tu te dis que ça serait une réussite si tu parvenais à ça avec VedeTT ?

Sans aller jusqu’aux gros mastodontes comme Radiohead, je me dis que ça serait génial de réussir à avoir le même destin que des gens comme Timber Timbre ou War On Drugs qui sont dans le circuit depuis une bonne dizaine d’années, et qui ont grossi doucement, au fil des concerts, des albums. Du coup, leur base de fans est solide et fidèle. Ce sont des gens qui aiment vraiment le projet du groupe. C’est pas un truc dont ils vont s’enticher un été parce que c’est la mode, et l’oublier du jour au lendemain. C’est le pire qui puisse arriver à un groupe, je trouve. Je vois bien comment j’ai déjà du mal à redescendre de mon nuage après une petite tournée de 3 ou 4 dates qui se passent bien. Je n’imagine même pas le calvaire que ça doit être de connaître le sommet rapidement et de tout dégringoler aussi vite. Moi, à partir du moment où les choses avancent toujours, je suis content. (rires)

CHRONIQUE DE DISQUE

Vedett – Losing All (Echo Orange)

Vedett_coverSon premier album, enregistré en autarcie totale, avait su toucher la corde sensible des médias spécialisés nationaux. L’autoproclamée spleen-wave de « Tuer les Gens » a surpris autant qu’elle a séduit. Florent Vincelot, aka Nerlov, la moustache qui se cache derrière VedeTT, revient donc en mettre une couche avec un nouvel EP enregistré avec le trio qui l’accompagne sur scène depuis deux ans. Et s’il avait commencé la phase de séduction en douceur, le bonhomme durcit désormais le ton sur ces quatre nouveaux morceaux. Oh, ne vous inquiétez pas, VedeTT chante toujours sa mélancolie sur des lignes de basses lancinantes et des nappes en clair-obscur. Mais le son est plus incisif, plus charnu. Le trio est habitué à jouer ensemble, et ça s’entend. La guitare pleine de reverb’ et les claviers angoissés lorgnent désormais sans fard sur le shoegaze (« Get Off The Road »). Et on ne peut pas ignorer ce magnifique « Eyes » et ses cuivres majestueux, qui déboulent dans le morceau quand on ne s’y attend pas, envoyant sur orbite un EP qui n’avait déjà pas besoin de ça pour être indispensable.

L’Etincelle brille à nouveau!

Etincelle

Nous sommes doublement contents de vous annoncer la réouverture ce samedi 25 Novembre de L’Etincelle, le « lieu militant, associatif et autogéré » angevin, qui avait dû quitter son adresse historique de la rue Maillé il y a quelques mois. Doublement contents donc, parce que l’équipe reprend l’organisation de concerts (ce samedi, on reprend en douceur avec le folkeux allemand Oldseed) et également parce qu’ils sont désormais nos voisins, au 56 boulevard du Doyenné. On leur souhaite la bienvenue dans le quartier et longue vie!

L’année de Méduse?

Méduse_Bannière

Sans tambour ni trompettes, Méduse aura fait son bonhomme de chemin en 2017. Après un premier EP sorti au printemps, et quelques clips disséminés sur la toile, le duo austino-angevin (trio sur scène désormais) est prêt à défendre son electro-pop un brin mélancolique partout où il le faudra. Pour les Angevins, on vous recommandera déjà de ne pas les louper en première partie de Malo’ au Chabada, le 30 Novembre.

Et pour réviser avant le concert, leur premier EP est bien entendu en écoute ici.

 

[bandcamp width=100% height=120 album=1218883880 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

Tu Brüles Mon Esprit

Tu-Brules-Mon-Esprit

Crédit: Ruddy Guilmin

Tu Brüles Mon Esprit – Master Série (Donnez-moi du feu / Et mon cul c’est du tofu)

Dans les années 80 et surtout 90, le hip hop a totalement révolutionné la façon de faire de la musique avec l’utilisation massive de samples. Il s’agissait alors d’échantillonner des petites parties de disques de soul, de funk ou de jazz déjà existants et d’en faire quelque chose de totalement neuf et inédit en l’utilisant dans un autre contexte. C’est finalement peu ou prou ce que fait aujourd’hui Tu Brüles Mon Esprit sur son premier EP. Mais dans un tout autre genre. Le quatuor angevino-manceau (avec deux membres des punks de Better Off Dead côté angevin) « emprunte » ainsi des bouts de texte à de grands succès de la variété française des années 70/80 et leur offre ensuite une seconde destinée en les réinterprétant dans une énergie et une intensité tout à fait différentes. Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas du tout de reprises. TBME a ses propres compositions originales qui vont piocher dans le krautrock de Can, le psychédélisme noir du Velvet Underground, le post-punk de The Gun Club ou la new-wave des premiers Bashung. Seuls les textes avaient connu une autre vie par le passé. Et ici, ils sont malmenés, torturés, éructés, éjaculés, transcendés.

 

[bandcamp width=100% height=120 album=1634048767 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small track=3242110427]

On démarre avec « Dix ans de chaînes » qui prend sa source dans les mots de « Gabrielle » de Johnny Hallyday (comme le nom du groüpe d’ailleurs). Dans une longue ascension lugubre, le chanteur de Tu Brüles Mon Esprit (un certain… Gabriel, ça sent la vanne de fin de soirée !) hurle sa douleur pour finir dans un climax complètement dingue, la voix noyée dans un déluge d’effets au milieu des stridences d’un clavier psychotique, où on imagine le pauvre type se taper la tête contre les murs pour s’extirper cette p#tain de Gabrielle du crâne ! On sort de ces 9’26’’ totalement rincés.

 

[bandcamp width=100% height=120 album=1634048767 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small track=189836434]

Avec « Je n’ai jamais été indien », Joe Dassin connaît son deuxième infarctus létal. Plus noisy post-punk, ce morceau devrait plaire aux fans de Frustration. La basse gronde, le rythme s’accélère, la voix panique, c’est une course contre l’horloge perdue d’avance. Et pourtant on essaie de retenir chaque instant qui passe, de retrouver ce passé si chéri, quitte à se perdre totalement, à tout renier. « On ira où tu voudraaaas quand tu voudraaaaas ! »

 

[bandcamp width=100% height=120 album=1634048767 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small track=873077318]

On retourne le vinyle rouge -ou la K7 !- et débute le monument de cet EP. « Couleur du trottoir » (« Couleur Menthe à l’Eau » d’Eddy Mitchell) synthétise la folie de Suicide, le mysticisme de The Doors, l’explosivité de Hint. Sur une ritournelle imperturbable de guitare psych as fuck (impossible de ne pas visualiser le désert californien), le groupe nous pousse inexorablement dans les retranchements oubliés de nos plus grandes angoisses. Le mur de son qui nous tombe sur la gueule à la fin du morceau nous achève autant qu’il nous libère. Je ne sais jamais si je dois rire ou pleurer quand s’estompe la dernière nappe de clavier…

 

[bandcamp width=100% height=120 album=1634048767 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small track=2699081985]

On termine sur un tempo plus insouciant. La première partie de « Les yeux qui tuent » (Remember Marc Lavoine ?) est presque pop. Mais à la moitié du morceau, le chanteur perd pied, le clavier est sous acide, le batteur cogne comme un sourd, et les guitares vous creusent les molaires sans anesthésie. Esprit Brülé. Mission accomplie.

Un dernier mot tout de même sur la pochette qui pastiche les célèbres compilations « Master Série » d’artistes de variété française dans les 90s. Ce qui prouve que les quatre Tu Brüles Mon Esprit n’oublient pas de ne pas trop se prendre au sérieux. Ce n’est pas le cas de ce disque que vous devez absolument vous procurer !

Yes Oui Can!

Il y a peu, Oui Need Songs sortait son nouvel EP, « New York ». Si vous aimez la pop un peu nerveuse fleurant bon un certain indie rock des 90s (PJ Harvey et consorts), nous ne saurions trop vous conseiller d’aller faire un tour sur le Bandcamp du trio.

[bandcamp width=100% height=120 album=27594283 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

Et comme l’appétit vient en mangeant, le guitariste du groupe Phil Devaïl sort dans la foulée un disque solo plutôt axé chanson apatride, « Pour Tous Les Hommes », sur lequel vous pouvez également jeter une oreille (parce que c’est plutôt très élégant) ici: https://www.phildevail.com/music