Archives de l’auteur : G M

Clips d’ici 2017 : And the winner is…

Le dimanche 22 janvier avait lieu au Joker’s Pub, en partenariat avec Le Chabada et le Festival Premiers Plans, la soirée Clips d’ici 2017, où était diffusée en public la crème de la crème des clips régionaux sortis l’an passé.

Le public avait donc la lourde tâche de voter pour son clip préféré parmi ceux de Von Pariahs, Slobodan Experiment, Vendôme, Inüit, Lenparrot, Pégase, VedeTT, Cherry Plum, Vagina Town, Papier Tigre, Grise Cornac, The Blind Suns, Rezinsky, Arno Gonzalez, Mansfield.TYA, Aymeric Maini et Ueno Park. Et ce sont les Angevins de Cherry Plum qui ont remporté le plus de suffrages avec leur très beau clip (et très beau morceau « How Strange Is The Man ») tourné en Californie par la réalisatrice angevine Héléna Cotinier. Le groupe empoche au passage 1000 euros offerts par la SACEM. Qu’ils en fassent bon usage!

Vous pouvez regarder tous les clips de la sélection 2017 ici: https://www.youtube.com/playlist?list=PL59uRdISCn1fsXwPPcWlwQiKvWQMSGgOG

Austin Angers Creative vous voeux!

Mieux vaut tard que jamais, Austin Angers Creative vous souhaitera ses meilleurs voeux sur le fil le mardi 31 janvier au Joker’s Pub à 18h00. Au programme, une présentation des projets 2017 de l’association angevine qui travaille à la collaboration culturelle entre les deux villes jumelles Angers et Austin. Et bien entendu il y aura de la musique live avec un concert du groupe austinite Elijah Ford & The Bloom, découvert lors de la Austin Week 2016. Amateurs de gros son rock’n’roll à l’ancienne, à écouter les cheveux aux vents sur la route 66, nous vous conseillons de pointer vos fesses…

Evénement Facebook

Rezinsky : Dans la salle du Bartabas…

Rezinsky n’est pas qu’un super groupe de scène (que vous devez aller soutenir lors de la finale régionale des iNOUÏS du Printemps de Bourges le 3 Février à la MLC Les Saulnières au Mans), c’est également un super groupe de clip. Chaque livraison du duo hip hop renno-angevin marque en effet les esprits avec son équilibre maîtrisé entre univers trash, second degré et légèreté poétique. Leur dernier titre, « Bartabas », ne déroge pas à la règle. Sur un tempo enlevé et des nappes de synthés flippantes, Rezinsky vous embarque dans une teuf décadente qui part totalement en sucette, sans jamais toutefois perdre son sens de la dérision. « On avait dit mollo sur le destroy… ».

Moh dit

Si vous étiez dans le public lors de la dernière soirée Sors Tes Covers, vous avez vu Bastien Moh sur scène. Mais surtout de dos. C’était en effet lui qui dirigeait La Chorale A La Con, qui fut un temps fort de la soirée. Le monsieur ne manie pas que la baguette et mène également un projet solo sous son nom propre, en collaboration avec Quentin Chevrier (de Grise Cornac). Il a d’ailleurs sorti un nouvel EP, « Buklela », il y a quelques semaines dont vous pouvez écouter / voir ci-dessous « Les Mots Dits », un premier extrait clippé par Antoine Birot (Le LaRIO, Laboratoire de Recherche pour Un Imaginaire Onirique).

Écoutez l’EP sur le Soundcloud de Bastien Moh: https://soundcloud.com/bastien-moh

The WIP Station – W.ork I.n P.rogress

WIP-StationL’enseignement académique de la musique au conservatoire ou autre école crée généralement des instrumentistes très techniques, mais parfois un peu autistes (= qui ont tendance à oublier que le public n’a pas forcément fait 38 ans de solfège). Et un non-musicien qui ne comprend donc pas nécessairement la complexité technique de tel ou tel plan peut parfois trouver que ça manque un poil de groove. Nous n’allons pas vous mentir, les Angevins de The WIP Station n’évitent pas toujours cet écueil. Mais on sent qu’ils font un minimum d’efforts quand même. Notamment grâce au vibraphone et à la flûte traversière qui sont deux des instruments les plus groovy du monde. La formule fonctionne très bien, par exemple, sur les deux derniers morceaux de l’EP, à savoir cette surprenante reprise de «Foxy Lady» de Jimi Hendrix avec son vibraphone bien funky et sa basse caoutchouteuse qui clôture le disque, ou encore «Tigran» (en clin d’oeil au jeune prodige du piano Tigran Hamasyan) avec ses percussions chaloupées et sa flûte sensuelle qui donnent le tournis. On est en revanche plus vite perdu sur «Canyon» et «Dixo», qui plairont néanmoins aux amateurs de jazz-rock et de rock progressif 70s. Bref, comme le sous-entend leur nom, The WIP Station (pour Work In Progress = Travail En Cours) se cherche sans doute encore un peu. Et quand on cherche, on finit généralement par trouver. À suivre!

L’EP est en écoute sur la chaîne YouTube du groupe.

https://www.youtube.com/watch?v=93mWnj4rPHE

L’Adr3sse – Beatbox, Rap & Groove

ladr3sseDu rap qui dit s’inspirer du blues et de la soul, on en a vu d’autres. Mais il faut bien avouer que la manière dont L’Adr3sse fait sa tambouille est relativement inédite. Ce nouveau projet qui réunit le MC au flow acrobatique Dajanem, le jeune beatboxer surdoué Alexinho (double champion de France 2015), le guitariste/chanteur masqué Mr Smith et l’expérimenté Wilfried Voyer à la basse (Dee Dee Bridgewater, Henri Texier, Cheick Tidiane Seck…) réussit en effet une alchimie plutôt personnelle de leurs ADN respectifs sur ce premier EP. La combinaison du rap de Dajanem avec le chant très soulful de Mr Smith fait mouche immédiatement («Bring It», «Medley») tandis que la guitare et l’harmonica apportent une vraie chaleur aux morceaux. Finalement, c’est très rap, et c’est aussi très blues. Alexinho réussit également la prouesse de faire oublier que tous les beats sont faits à la bouche, évitant donc avec bonheur les démonstrations techniques un peu tape-à-l’oeil que trop de groupes se sentent généralement obligés d’inclure dans leur musique. Quatre titres qui devraient donc faire une bonne carte de visite pour L’Adr3sse auprès des programmateurs de concerts, d’autant plus que le titre final («Medley») donne une idée assez précise de l’énergie que ça doit pouvoir dégager sur scène… On devrait donc avoir une suite à ces premiers pas sans trop tarder…

> Mercredi 18 janvier, 19h15 : Apéro-concert / Sortie de disque au Chabada

 

THE APPLEFISH & EKS – Palm Beach Drive

applefishNouvelle recrue de la scène hip hop angevine, le duo The Applefish (aux beats) & EKS (aux rimes) -deux frangins dans le civil- sort un premier album solide et percutant. Si le flow très street vénère de EKS peut paraitre un poil cliché (voire rebuter) de prime abord, il devient finalement assez vite addictif parce que porteur d’un vrai groove, comme lorsque Booba rappait dans Lunatic (bien avant qu’il ne découvre l’autotune donc). D’autant plus que sa gouaille sert des textes plutôt bien écrits, parfois engagés, parfois simples exutoires des expériences douloureuses de la vie. Musicalement, The Applefish réussit un beau boulot dans l’esprit de la crème du hip hop anglais (Lewis Parker, New Flesh For The Old…) ou américain (Cannibal Ox, Company Flow…) de la fin des 90s, c’est-à-dire des instrumentaux très touffus, presque étouffants, mais finalement souvent empreint d’une grande mélancolie. Ce «Palm Beach Drive» tient donc en haleine sur la longueur de ses dix titres qui devraient revenir souvent dans les enceintes. Mention spéciale tout de même à l’excellent «Grailler Le Monde» où Dajanem (L’Adr3sse) et Binzen (ex-Nouvel R) viennent poser une strophe éloquente. Après Nouvel R, Rezinsky, L’Adr3sse, Bentham, Wadi, Equanim et quelques autres, The Applefish & EKS posent donc leur pierre sur l’édifice du hip hop angevin qui commence vraiment à ressembler à quelque chose.

[bandcamp width=100% height=120 album=1054739770 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small track=2935773410]

Metal Academy

Vous écoutez du rock et du metal, et vous voulez quand même vous la péter dans les soirées de premiers de la classe? Allez donc écouter le sociologue Gérôme Guibert, spécialiste des musiques dites extrêmes et maître de conférences à la Sorbonne, le mardi 10 janvier à 18h00 sur le Campus de Belle-Beille qui vous expliquera notamment comment la musique s’invite dans le débat public (il n’y a qu’à voir les polémiques sans cesse revenues autour du festival HellFest) et à quel point les préférences culturelles peuvent être constituantes d’une société. Il est même sans doute capable de le faire en headbangant…

 

 

 

Mardi 10 janvier 2017 de 18h à 20h Maison de la Recherche Germaine Tillion – Campus de Belle-Beille

mardis_de_confluences_7

Plus d’infos sur le site de l’Université d’Angers

VedeTT : Aimer Les Gens

vedett_article

Crédit: Paul Liaigre

Il avait sorti son premier album seul, un peu comme une bouteille à la mer, il y a un peu plus d ’un an, quand les membres de son groupe avaient décidé de quitter le navire. Un an plus tard, il s’est malgré tout passé par mal de choses pour VedeTT. L’occasion était donc rêvée de faire le bilan de 2016 avec Florent Vincenlot alias Nerlov, l’âme mélancolique de VedeTT.

Ton album s’appelait «Tuer Les Gens», et il est sorti juste avant les attentats de Novembre 2015. Ça n’a pas dû être facile à défendre?

Cet album, je le travaillais dans mon coin depuis plusieurs mois déjà. Il s’appelait donc déjà comme ça -même si j’étais le seul à le savoir- avant les attentats de Charlie Hebdo en Janvier 2015. Je m’étais donc déjà posé la question. Mais finalement, j’avais gardé ce titre, parce que la chanson veut bien entendu dire le contraire. Ça parle de la difficulté de vivre avec les autres, des efforts qu’il faut faire pour y arriver, donc dans l’absolu c’est plutôt une chanson altruiste, ou en tout cas bienveillante. L’album est donc sorti en Octobre, et j’ai tout de suite suspendu la promo pour quelques semaines quand il y a eu les attentats. Plusieurs blogs et radios ont préféré annuler ce qui était prévu autour de la sortie du disque. C’était un peu bizarre. Mais finalement, au fil des semaines et des mois, je trouve que j’ai quand même réussi à le faire vivre plutôt bien, ce disque. Mon nom ne disait rien à personne, je n’avais quasiment aucun moyen. J’ai quand même réussi à trouver quelques belles dates, à avoir une bonne presse.

[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/playlists/74346251″ params= »color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false » width= »100% » height= »450″ iframe= »true » /]

Tu as ensuite reformé un groupe avec de nouveaux musiciens?

En Juin 2014, quand les musiciens de l’ancienne formation de VedeTT ont préféré arrêter, j’ai décidé de poursuivre seul l’aventure. Je pense qu’autour de moi plein de gens ont pensé que j’enregistrerais des morceaux pour moi, mais que le groupe était terminé. À la sortie de l’album, j’ai eu des propositions de concerts. J’ai donc demandé à Simon, le batteur de l’ancienne formation, si ça le brancherait de poursuivre avec moi. Et ensuite, j’ai demandé à Stw, le guitariste avec qui je joue déjà dans Sheraf. Ça s’est fait très naturellement en fait. Et plus on passe du temps ensemble, plus je suis heureux de vivre ça avec eux. C’est pas évident d’être les uns sur les autres 24h/24 quand tu pars en tournée, quand tu répètes tous les jours, etc. On a notamment fait quelques dates en Suisse en février dernier où on a pris un super pied. Bon, le fait de pouvoir faire du ski à côté, ça aide, c’est sûr! (rires)

Au printemps, tu as fait une reprise surprenante: «Et tu danses avec lui» de C. Jérôme?

Oui, j’adore les reprises. J’avais envie de m’essayer à un truc assez loin de mon univers habituel, pour voir ce que je serais capable d’en faire. J’ai réfléchi à reprendre du Deftones, du Booba, du Dutronc… Et je me suis un peu égaré sur YouTube pour atterrir sur ce morceau de C. Jérome. J’ai trouvé que c’était un vrai challenge. Parce que la mélodie est super en vrai. C’est juste que les choix de production de l’époque ont super mal vieilli, mais la chanson est mortelle. Je me suis donc dit que je voulais la faire le plus sérieusement possible, lui redonner son intensité. On a donc clippé en jouant live la chanson au Studio Tostaky. C’était cool!

En Juin, tu as joué au Chabada, pour la soirée de l’Equipe Espoir. J’ai l’impression qu’il s’est passé un vrai truc à ce concert?

C’est sans doute le meilleur concert que j’ai jamais fait. C’était un concert très émouvant pour moi. De jouer à la maison, devant les potes, au Chab’, qui est une salle que j’aime beaucoup, j’y ai joué plusieurs fois, je m’y sens bien. Le Club était super rempli, je ne m’y attendais pas. Ça m’a fait vraiment plaisir. C’était aussi peu de temps après le décès très brutal de Laurent, qui travaillait justement à la compta du Chabada. Je ne le connaissais pas tant que ça, mais je l’aimais bien, et son décès m’avait beaucoup marqué, parce que ça confortait un peu mes idées sur la fragilité de la vie, tout ça… Bref, tout ça réuni a fait que j’ai vécu un moment très spécial ce soir-là. Et ça s’est a priori ressenti sur la musique. On a fait d’autres super concerts depuis celui-ci, mais il garde effectivement une place à part pour moi.

Cet été tu as aussi joué à Tempo Rives, et tu as décidé à cette occasion de renommer la chanson «Tuer Les Gens» en «Aimer Les Gens».

Oui, l’idée m’est venue dans l’après-midi. Comme c’est un festival plutôt familial, je me suis dit que c’était pas incohérent. Et puis surtout, ça veut dire la même chose si tu écoutes les paroles de la chanson, comme je l’expliquais tout à l’heure. C’était un concert un peu bizarre. On n’est pas habitués à jouer en plein air, de jour. En plus, la météo était très mitigée ce soir-là. ce n’était pas notre public de prédilection. Mais finalement, au fur et à mesure des chansons, ça l’a fait, je crois qu’on a réussi à embarquer les gens avec nous.

Il y a quelques semaines, tu es parti jouer à Austin dans le cadre des échanges avec Angers. Tes impressions?

C’est difficile d’avoir un avis objectif. On est resté une semaine. On est partis en Novembre. Chez nous, il faisait un temps de merde. Là-bas, il faisait super bon, on était en T-shirts. On a côtoyé que des gens super cool qui bossaient dans la musique, ou la culture. On a joué dans de super clubs. Bref, ça ressemblait méchamment au Paradis pour nous. Mais je me doute bien que lorsque tu vis là-bas tous les jours, tu te fais rattraper par la vraie vie. La preuve, on est arrivés le lendemain de l’élection de Trump qui a fait un gros score à Austin, alors que tous les gens qu’on côtoyait étaient eux complètement dégoutés. C’est donc fatalement plus nuancé que ce qu’on a vécu. Même si je pense que c’est une ville où il fait plutôt bon vivre. Sinon, on a joué trois concerts là-bas. Les gens étaient un peu surpris d’entendre un groupe avec une musique aussi mélancolique. C’est pas trop dans la culture locale où il faut quand même pas mal d’entertainment. Mais les retours ont été plutôt bons, je pense que ça les a touchés. On a aussi joué un live pour la super radio KUTX. Ça, c’était vraiment une chouette expérience! On n’arrive pas trop à avoir accès aux radios françaises, mais on aura au moins joué pour une super radio américaine et pour la radio nationale suisse, cette année! (rires)

Tu viens de sortir deux nouveaux morceaux, en français. Il n’y avait qu’un seul titre en français dans l’album, que tu avais même hésité à mettre. Tu as eu un déclic?

Oui, c’est vrai que j’apprécie de plus en plus de chanter en français. Au début, je me sentais vraiment ridicule, parce que ce n’est pas du tout mon background. Je n’écoute quasiment aucun groupe qui chante en français. Mais je me rends compte que ça me permet d’aborder des choses plus profondes.Je vais bientôt me mettre à la composition du deuxième album, il y aura forcément pas mal de titres en français.

Pour mémoire, revoici notre chronique de « Tuer Les Gens » à sa sortie:

VEDETT – Tuer Les Gens (Echo Orange)

vedett-tur-les-gensOn a tendance à l’oublier mais, derrière les synthétiseurs et les coupes de cheveux improbables, la new wave a parfois su prendre le visage d’une sorte de soul music blanche, dépouillée de sa chaleur mais certainement pas de son potentiel émotionnel (réécoutez les premiers disques de Soft Cell ou Bronski Beat au début des 80s…). Ça résumerait plutôt bien ce premier album de VedeTT, désormais devenu le projet solo de Florent «Nerlov» Vincelot (par ailleurs batteur de Sheraf et San Carol). Une immense mélancolie traverse en effet les onze titres de ce très beau disque, même lorsque les tempos s’emballent pour jouer les gros bras ou les insouciants («Fried», «Free Chicken», «I Don’t Care»). Sa voix rassurante plane alors sur ces nappes brumeuses et synthétiques soutenues par des arpèges de guitare, offrant des mélodies imparables que ne renierait pas Motorama. «Fade Away», «Little Plane», «Friday Morning», «Tourist» : les tubes en puissance ne manquent pas. Mais le sommet du disque reste le magnifique morceau-titre (le seul chanté en français) qui inventerait presque un Joy Division synth-wave mené par un jeune Etienne Daho au chant. Ce disque, malgré son titre un peu guerrier, donne envie de se faire des gros câlins. Et c’est probablement ce qui peut nous arriver de mieux en cette période complètement folle.

Plus d’infos: http://www.echo-orange.fr/artistes/vedett/