Archives de catégorie : Scène Locale>Le Chab à Show

# T’ASVU? : GET UP, STAND UP, L’HISTOIRE DU REGGAE

Le 2 mars dernier disparaissait Neville O’Riley Livingston, dit Bunny Wailer, le dernier membre fondateur des mythique Wailers avec Bob Marley et Peter Tosh. La musique jamaïcaine n’a cessé depuis le tout début des années 60 de s’échapper des frontières naturelles de l’île pour convertir des hordes de musiciens de couleur, de nationalité et de style différents, comme nous l’ont encore brillamment prouvé les Tourangeaux de Rod Anton & The Ligerians hier soir dans le Live Stream du Chabada. L’heure semblait donc venue de se faire un petit #T’AsVu? spécial reggae. Ci-dessous, « Get Up Stand Up, l’histoire du reggae », un excellent documentaire (même si la qualité de l’image vous ramènera à la bonne époque des VHS) de 1995, produit par Radio Nova, écrit par le journaliste Bruno Blum et mis en voix par le regretté Jean-François Bizot. Vous y verrez de rares images d’archives qui expliquent très bien comment cette musique, partie des tambours africains, a sur se métamorphoser en ska, rocksteady, reggae, dub, dancehall, hip hop, techno pour toujours renaître sous une forme inédite.

Les mauvaises langues disent souvent que le reggae, c’est toujours pareil, on vous offre donc cinq petits exemples de la diversité des musiques jamaïcaines (parmi bien d’autres). Et vous, quel est votre morceau jamaïcain préféré?

# T’ASVU? : BORN BAD RECORDS

A l’occasion de la sortie du quatrième volume des excellentes compilations Wizzz, qui remettent en lumière la forêt pop-garage-psyché francophone des 60s trop souvent cachée par l’arbre yéyé, nous vous proposons de (re)voir le documentaire consacré au label parisien Born Bad Records, à qui l’on doit toutes ces compilations érudites ainsi qu’un paquet de sorties parmi les plus excitantes de la scène française actuelle (Frustration, Vox Low, Cyril Cyril, Le Villejuif Underground, Forever pavot, etc.). De quoi redorer votre sentiment patriote, loin des stades ou des arènes politiques nauséabondes.

# T’ASÉCOUTÉ? : SERGE GAINSBOURG

Le 2 mars dernier, la France rendait hommage à Serge Gainsbourg pour le 30ème anniversaire de sa mort. Plutôt que de revenir sur les éternelles frasques de Gainsbarre à la télé, nous vous proposons plutôt d’écouter une très bonne émission de France Culture qui éclaire d’une manière finalement pas si souvent abordée la relation de Gainsbourg aux mots, aux rimes, aux sonorités, à l’Art. C’est passionnant, érudit et c’est au lien suivant : https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/serge-gainsbourg-1928-1991

Si l’influence de Gainsbourg sur la chanson française n’est plus à démontrer, vous verrez également avec les quelques reprises ou citations ci-dessous que la musique du beau Serge a depuis largement dépassé nos frontières pour nourrir des plus grands aux plus obscurs, du rock à la pop, en passant par le trip hop, le jazz et le rap. Gainsbourg aurait sans doute ricané dans sa barbe…

# T’ASLU? : LE CHANT DE LA MACHINE

Si l’annonce de la retraite anticipée de Daft Punk vous a pris de court la semaine dernière, nous vous proposons de (re)plonger dans tout un pan de l’histoire de la musique qui a ouvert la voie pour que les deux hommes casqués puissent aujourd’hui régner sur les pistes de danse du monde entier grâce à une excellente BD du journaliste David Blot (Radio Nova) et du dessinateur Mathias Cousin, « Le chant de la machine ». Sorti initialement en deux tomes (2000 et 2002), puis réédité plusieurs fois en un seul ouvrage depuis, ce livre revient sur l’histoire extraordinaire des musiques électroniques.

La première partie est une formidable rétrospective musicale des cinquante dernières années qui explique de façon limpide comment on est passé de la disco à la house et à la techno. Tout y est : les nights-clubs légendaires (le Studio 54, le Palace, le Paradise Garage, le Warehouse,  l’Haçienda…), les DJs pionniers (David Mancuso, Tom Moulton, Larry Levan, Frankie Knuckles, Underground Resistance…), les morceaux cultes (de « Good Times » de Chic au « Blue Monday » de New Order , en passant par Kraftwerk, Donna Summer ou Lil’ Louis), les villes marquantes (New York, Chicago, Detroit, Manchester, Paris…), etc. Cette première partie est une lecture obligatoire pour quiconque s’intéresse un minimum à l’histoire des musiques du 20ème siècle (sans forcément être un·e fana d’électro). La seconde partie est plus originale, mais aussi peut-être plus inégale. On est par exemple moins client du chapitre un peu cliché sur les drogues synthétiques. Mais l’histoire de Stanley Rose et l’interview de Jim (deux personnages inventés par les auteurs à partir d’acteurs réels de la scène) sont d’excellentes trouvailles qui évitent justement l’hagiographie d’un mouvement qui a souvent tendance à oublier son histoire. Le tout est préfacé par Daft Punk, bien sûr.

Le chant de la machine, par David Blot et Mathias Cousin (Editions, Allia, 2016) 224 pages

# T’ASVU? : NICO

En 1977, une association angevine, La Belle Excentrique, réussit un coup d’éclat : faire jouer Nico, la mythique chanteuse du premier album du Velvet Underground, au théâtre Beaurepaire dans la Doutre (où se trouve actuellement le théâtre Le Quai) devant 400 Angevins. Même si l’histoire ne finira pas très bien (le manageur de Nico s’est fait la malle avec la recette pour se rembourser des nombreuses dettes de la chanteuse), les spectateurs·rices présent·es ce soir-là ont tout de même pu vivre un petit bout d’une légende du rock. Car Nico est devenue un mythe : ange déchu, toxicomane jusqu’auboutiste, à la voix d’outre-tombe et à la beauté glaciale, la chanteuse allemande inventait au tournant des années 60/70 le gothique avant tout le monde. Un très beau film revient sur les deux dernières années avant sa mort dans un accident de vélo absurde à Ibiza en 1988, épilogue d’une vie aux allures de tragédie grecque (elle eut un fils d’Alain Delon qui ne reconnut jamais l’enfant, pourtant son portrait craché, qui finira par lui être retiré pour être élevé par les grands-parents Delon).

Regardez « Nico, 1988 » : https://www.arte.tv/fr/videos/097598-000-A/nico-1988/

#T’asVu? : Brian Jones

L’avenir étant incertain, pourquoi ne pas prendre du temps pour étudier un peu mieux le passé? On vous propose donc ce dimanche un #T’asVu? autour d’une des plus plus grandes légendes du rock et de la pop des 60s, le guitariste (multi-instrumentiste en fait) des Rolling Stones, Brian Jones. La légende a surtout retenu de lui son étrange décès prématuré à 27 ans, ouvrant le bal à une flopée de ses collègues du même âge (Jimi Hendrix, Jim Morrison, Janis Joplin…). Brian Jones a inventé les Rolling Stones, leur a trouvé une attitude, un son, puis il s’est fait bouffer par ses propres démons jusqu’à terminer dans cette fameuse piscine en 1969. Un très bon documentaire revient sur sa folle histoire et sur ses apports au plus célèbre groupe de rock encore en activité (quelques exemples ci-dessous où en l’entend tour à tour à l’orgue, au marimba, et au sitar).

C’est à regarder sur le site d’Arte ici (jusqu’au dim 21/02) : https://www.arte.tv/fr/videos/086904-000-A/la-vie-de-brian-jones/