Scenius

Enough Fears

Après une petite poignée de singles (dont on retrouve quelques titres ici), l’heure était venue pour Scenius de sortir son premier album. Le duo n’a pas été à proprement parler retardé par le confinement puisque les deux hommes travaillaient déjà à distance, par écran interposé, entre Sheffield et Angers, sans que ça n’entrave jamais l’efficacité et la cohésion de ce disque : onze titres dont l’ADN est à chercher dans les albums de la fin des 70s/début des 80s de Kraftwerk, Brian Eno/David Bowie, Depeche Mode ou OMD -voire du premier Nine Inch Nails parfois. Autant dire un sillon dans lequel beaucoup de gens viennent aujourd’hui chercher l’inspiration. Pourtant Scenius impose rapidement sa marque de fabrique grâce à un travail sur les textures de son absolument remarquable (écoutez au casque, il y a toujours une foultitude de détails pour accrocher l’oreille !) mais également pour la mélancolie dansante qui se dégage de chaque titre (« Darkest Lines », « Superposés », « Less Than Dreams », « Like Our Bones »), qu’on est plus qu’impatient de pouvoir entendre à fort volume dans une salle sombre.