RIP RIP RIP HOURRAH !

22.02.2023

Depuis notre dernier article il y a quinze jours, trois grands noms de la musique populaire nous ont quitté·es en l’espace d’une petite semaine :  le songwriter de génie Burt Bacharach dont les chansons ont été interprétées par les plus grand·es (« Walk On By », « The Look Of Love » ou « Raindrops Keep Fallin’ on My Head » pour n’en citer que quelques-unes), le rappeur Trugoy The Dove a.k.a Dave Jolicoeur (du groupe De La Soul) dont le premier album « 3 Feet High And Rising » a inspiré une génération entière d’artistes, et le mythique chef d’orchestre-arrangeur Alain Goraguer (qui a largement participé à rendre Serge Gainsbourg si moderne au début des 60s). Leur œuvre les a heureusement rendus immortels, et nous pourrons toujours les écouter à l’envi. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas écouter également les œuvres de ceux qui sont toujours en vie. Et près de chez vous. R.I.Play !!

D’autant plus qu’il y a du très très classe à écouter/regarder en ce moment : Gondhawa est en effet le deuxième groupe angevin de l’Histoire à enregistrer une session live pour la mythique radio de Seattle KEXP (après Les Thugs en 2008 lors du No Reform Tour, mais à l’époque les sessions n’étaient pas encore filmées). La radio est réputée pour être très sélective et avoir une oreille très sûre (la crème de la crème de l’indie-rock international s’y bouscule), on peut donc espérer que le trio angevin récolte une jolie moisson de nouvelles dates internationales avec cette carte de visite de luxe. Enregistrés lors de leur passage aux Transmusicales de Rennes en décembre dernier, ces quatre morceaux donnent en tout cas un très bon aperçu de la transe vaudou dans laquelle le rock pyschéxotique de Gondhawa plonge son public. Avant d’avoir à faire des centaines de kilomètres et d’exploser votre bilan-carbone pour les voir, ne les loupez pas au Garage ce vendredi 24 février !

© Potvin Franck

D’ailleurs à l’affiche du Garage aux côtés de Gondhawa, vous pourrez également retrouver leurs potes de Beastly qui y fêteront dignement la sortie de leur nouveau disque 6-titres, « Mayabunder ». Le trio y a peaufiné son étrange mélange de funk-core et de prog-metal instrumental. Une sorte de rencontre joyeusement bordélique (mais archi-carrée) entre Primus, Tool et The Psychotic Monks. Attendez-vous donc à ce que ça déborde de partout et à finir en sueur. Ça a été enregistré au Dome Studio, donc le son est maousse costaud. Et comme d’hab, le visuel est méchamment classe.

Je vous sens tout fébrile, avec le cœur en surchauffe ? On va se calmer un peu alors. Avec « Même Si », le très beau nouveau single de Joanne O Joan qui invite Nerlov à pousser la larmich…, la chansonnette. Vous verrez, ce n’est peut-être pas la chanson que vous dégainerez pour ambiancer votre prochaine soirée. Mais vous risquez de l’avoir souvent dans les écouteurs lors des voyages interminables en solitaire au milieu d’une foule d’anonymes. Le duo annonce un prochain EP à la fin du printemps et on devrait découvrir de nouveaux morceaux assez rapidement. Mais profitons déjà de ce très beau clip, à nouveau réalisé par Josic Jégu (chanteur des feu-Wild Fox).

Bon, bah, maintenant que vous avez rejoint votre moral, au niveau de vos chaussettes, vous allez bien y rester ? Surtout que We’Ve Been There Before vient de sortir un nouvel EP. Le chanteur/guitariste a découvert il y a peu un nouveau jouet : le violoncelle. Alors, c’est sûr que lorsque vous avez déjà une forte tendance à la musique mélancolique, ce n’est peut-être pas le meilleur instrument à explorer, mais ça donne de sacrées belles chansons. Ces nouvelles sonorités de cordes confèrent ainsi à W’VBTB des faux-airs de Buriers (ceux qui ont déjà vu le groupe anglais savent que c’est un très beau compliment), voire parfois de Patrick Watson (cf. le magnifique « Hold On Firm »). Bon, finalement, elles sont très bien ces chaussettes, on n’a qu’à rester là…

On déconne, on ne va pas vous laisser tout·e seul·e à déprimer dans votre chambre. Allez hop, debout, on pousse les meubles, on monte le volume et en avant le rooooooock’n’rooooooll !! On n’avait jamais pris le temps de parler plus en profondeur du premier album de The Flicker, sorti sur le label Twenty Something en 2020. Mais comme le groupe lui-même a organisé sa release-party seulement la semaine dernière au Joker’s Pub, on s’est dit que finalement on n’était peut-être pas aussi à la ramasse que ça (vous allez voir qu’ils diront quand même que si, on les connait !). Le quintet de quinquas, issus de gloires locales du rock 90s (Casbah Club, The Noodles, Stepping Stones…), en a en tout cas toujours sous la Dr. Martens™ et enquille huit titres entre punk-rock et power-pop à toute berzingue. Avec même un super tube taillé pour les stades (« Generation Surrenders ») et une étonnante reprise finale de Kraftwerk en mode émo-bruitiste. Ce n’était donc pas une rumeur : le rock n’est pas mort, il sent juste bizarre.

Rédaction : Kalcha